La candidature de Samuel Eto’o à la présidence de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) tombe à point nommé, pensent les analystes sportifs camerounais. Mardi 21 septembre, l’ancien capitaine de Lions indomptables a mis fin au suspense autour de son ambition. Sameul Eto’o, légende du football africain, est porteur d’un programme résumé en un slogan, «Redonner au Cameroun sa grandeur». Il affirme vouloir prendre les rênes de la Fécafoot pour la gloire et non pour l’argent.
Autrefois présenté comme un faiseur de rois par les analystes, l’ancien barcelonais veut désormais jouer le premier rôle dans le football au Cameroun, son pays. D’après Hervé Kemgne, analyste sportif camerounais, «Samuel Eto’o peut par son aura, ses entrées et son lobbying aider le football camerounais à redécoller».
«Samuel Eto’o a le profil pour diriger le football camerounais»
«Il faut complétement changer de paradigme dans ce football qui est dans l’impasse depuis plusieurs décennies. Trouver des nouvelles personnalités capables d’impulser une nouvelle donne à la tête de la fédération. Changer la gouvernance. Redonner au football camerounais toutes ses lettres de noblesse. Permettre aux footballeurs camerounais de vivre de leur métier. Ils sont dans l’amateurisme. Les compétitions sont mal organisées», a dit l’analyste.
Pour l’analyste sportif William Tchango, «si jamais, Samuel Éto’o est élu, cela va marquer le début d’une nouvelle ère pour le football camerounais». Jusque-là, aucun ancien footballeur n’a réussi à prendre la tête de l’instance faîtière du ballon rond au Cameroun. «En tant qu’ancien footballeur de haut niveau, Samuel Eto’o a le profil pour diriger le football camerounais. Avant lui, on a connu des anciens internationaux comme Michel Platini et Kalusha Bwalya, qui ont dirigé avec brio», a expliqué William Tchango.
Samuel Eto’o, un personnage clivant ?
«Aujourd’hui, l’enjeu est d’avoir quelqu’un qui soit capable d’impulser une dynamique dans cette fédération. Mais aussi de mettre à profit son carnet d’adresses pour permettre à ce football d’avancer. Eto’o a toujours été intéressé par la gestion du football même au temps où il était encore joueur. Ça montre qu’il s’est véritablement préparé pour diriger le football camerounais après sa carrière», a-t-il indiqué.
Mais William Tchango rappelle que dans le passé, l’ancienne star du football africain n’a pas connu un succès florissant dans ses affaires. Il évoque la faillite d’une entreprise de téléphonie mobile créée par Eto’o en 2012. Mais aussi du centre de formation Eto’o Fils. Pour lui, «ce sont des éléments, qui peuvent faire douter sur sa capacité d’amener à bien la gestion du football camerounais». Il indique tout de même que «dans le domaine du football, on peut accorder au triple ballon d’or africain le bénéfice du doute parce qu’il connait le milieu du football».
«Quand on parle d’Eto’o au Cameroun, on voit directement un personnage hyper clivant. Lorsqu’on évoque des sujets liés à Eto’o, il y a forcément des pros et des antis. Ils sont hyper radicaux. On se demande bien, si à la tête de la Fecafoot, Eto’o ne sera pas un facteur de division de ceux, qui tournent autour du football camerounais. Mais aussi Eto’o avec les anciens internationaux, ce n’est pas le grand amour. On se souvient de ses problèmes avec Roger Mila et Jérémy Njitap», a ajouté William Tchango.
Les élections de la Fécafoot sont prévues le 11 décembre. Seidou Mbombo Njoya, actuel président que Samuel Eto’o a soutenu en 2018, Gérémy Njitap, ancien international, et Samuel Eto’o briguent la présidence. Autrefois faiseur de rois, Eto’o Fils pourrait-il s’offrir le trône cette fois-ci ?
Trésor Mutombo