Dimanche 18 octobre, les plus de 5 millions d’électeurs guinéens sont appelés aux urnes pour choisir qui entre les 12 candidats à la présidentielle sera le futur président de la Guinée.
La bataille décisive va se jouer entre Alpha Condé, candidat à sa propre succession pour un troisième mandat, et Cellou Dalein Diallo, le leader de l’opposition.
Pour Ramadan Diallo, Docteur en sciences politiques, enseignant, chercheur guinéen, “au retour de Cellou Dalein Diallo à Conakry, une foule nombreuse était venue l’accueillir. Ce n’est pas une première. En 2015, il avait aussi bien mobilisé et obtenu plus de 30% de suffrage et avait contesté les résultats. En 2010, l’opposant avait encore mobilisé plus de monde, mais n’a pas été élu”, rappelle le Docteur Ramadan Diallo.
Il estime qu’il faut bien faire la différence entre foule et électorat. Une prudence qui s’explique selon lui par le fait que, «dans la foule qui a suivi le candidat Cellou Dalein Diallo, il faut remarquer qu’il y a beaucoup de mineurs. D’autres personnes ne sont pas sur le fichier électoral et certains qui sont sur le fichier n’ont pas leurs cartes d’électeurs. En plus, il y a la question du fichier électoral qui ne semble pas être favorable pour le candidat de l’opposition. Mathématiquement parlant, la région du Fouta, fief naturel de Cellou Dalein Diallo, ne pèse que 14% de l’électorat. Mais la seule région de Kankan, fief naturel du président Alpha Condé pèse à elle seule 22%. Déjà à ce niveau, il y a un déséquilibre», observe le Docteur en sciences politiques Ramadan Diallo.
Selon lui, malgré la foule et la forte mobilisation des uns et des autres, il n’est pas facile d’envisager l’issue de l’élection en tenant compte du fichier électoral et de la configuration de l’électorat.
Ramadan Diallo soulève aussi la question de la crédibilité et de la transparence des élections. L’opposition qui avait demandé d’avoir les copies des procès verbaux des différents bureaux de votes n’est pas sûre de les obtenir, au risque de jeter un doute sur la crédibilité des résultats qui vont sortir des urnes à l’issue du premier tour de la présidentielle de ce dimanche 18 octobre.
Jacques Matand’