Centrafrique : démonstration de force sous très haute sécurité pour la fête nationale

Ce jeudi 1er décembre, un défilé militaire, ponctué de démonstrations de répliques à des attaques relativement inédites dans leur ampleur, a été organisé à Bangui, sous très haute sécurité dans ce pays en guerre civile depuis 2013.

Dans un discours à la radio, le président Faustin Archange Touadéra avait promis la veille que le 64ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine le 1er décembre 1958 (l’indépendance de la France date de 1960, ndlr) serait placé sous le signe de la « sécurité ».

Et ce trois jours après qu’un avion non identifié, et reparti dans un pays limitrophe, eut bombardé, selon le gouvernement, un camp de militaires centrafricains et leurs alliés paramilitaires russes dans le nord du pays, à Bossangoa, sans faire de victimes.

Quelques centaines de personnes seulement, triées sur le volet et rigoureusement fouillées, ont été autorisées à accéder à l’avenue Barthélémy Boganda où se déroulait le défilé en présence d’un président Touadéra entouré d’un triple rideau de sécurité composé de nombreux soldats centrafricains, casques bleus rwandais de l’ONU ou membres de forces spéciales mises à disposition par Kigali et paramilitaires russes, tous lourdement armés.

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Des soldats ont simulé des échanges de tirs à blanc sur une ligne de front imaginaire après être descendus en rappel d’un hélicoptère, ou encore une opération de défense aérienne.

Le site était en permanence survolé par des drones de surveillance vidéo, et des paramilitaires russes du groupe de sécurité privé Wagner, en treillis et lourdement armés, sécurisaient les alentours, un peu plus en retrait et discrets cependant qu’à l’accoutumée.

Une énième guerre civile déchire ce pays parmi les plus pauvres du monde depuis 2013, quand une coalition de groupes armés dominés par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Lequel a ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.

Le conflit, extrêmement meurtrier pour les civils, a culminé en 2018 avant de baisser d’intensité, et Séléka et anti-balakas sont accusés par l’ONU d’avoir perpétré de nombreux crimes de guerre et contre l’Humanité.

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En décembre 2020, M. Touadéra a appelé à la rescousse Moscou et Kigali pour contrer une offensive de groupes armés qui occupaient alors deux tiers du territoire. Le Rwanda a dépêché des forces spéciales et la Russie a envoyé des centaines de paramilitaires de Wagner en renfort de centaines d’autres présents depuis 2018.

Les rebelles ont été repoussés rapidement de la plupart de leurs fiefs mais ils continuent de mener des actions de guérilla sporadiques contre les militaires et leurs alliés russes.

L’ONU et des capitales occidentales accusent l’armée centrafricaine et Wagner de commettre (comme les rebelles) des crimes contre les civils et le pouvoir de M. Touadéra de rémunérer les paramilitaires et des sociétés russes avec les ressources minérales du pays, notamment l’or et le diamant.

AFP/Sahutiafrica

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