Jeudi 9 mars, la justice a condamné une trentaine de militants du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), parti de Laurent Gbagbo, ancien chef de l’État, à 2 ans de prison ferme pour « trouble à l’ordre public », lors d’une manifestation fin février, à Abidjan.
Vingt-sept de ces manifestants ont comparu et tous sauf un, qui a été acquitté, écopent de cette peine. Pourtant, le parquet avait requis 3 ans ferme. Pour un des procureurs, les accusés s’étaient rendus coupables de troubles à l’ordre public, même « sans violence ».
« Les faits n’ont pas été démontrés. Le concept défini d’ordre public est une espèce de fourre-tout », déplore Me Jonas Zadi, un avocat de la défense, à l’AFP. Il confie qu’il va interjeter appel.
Le 24 février, trente-et-une personnes avaient été arrêtées et placées en détention alors qu’elles manifestaient leur soutien à Damana Pickass, secrétaire général du PPA-CI. Le juge d’instruction avait convoqué ce proche de Laurent Gbagbo pour son rôle présumé dans l’attaque d’une caserne à Abidjan en 2021.
La semaine dernière, Justin Koné Katinan, porte-parole du PPA-CI, avait accusé le pouvoir d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques » après ces arrestations. Mais Mamadou Touré, porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, a affirmé leur « régime essaie de consolider l’État de droit où chaque citoyen est libre d’exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur ».
En Côte d’Ivoire, le climat politique se décrispe depuis la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé. Ce qui avait provoqué des violences ayant fait 85 morts et 500 blessés. Mais depuis, l’ancien président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, acquittés à la CPI, ont rentré dans leur pays dans le calme. Une décennie après des violences post-électorale de 2010-2011.
Trésor Mutombo