Au Kenya, la brouille entre le président Uhuru Kenyatta et son ancien adjoint William Ruto continue de lui coûter quelques alliés de poids. Justin Muturi, président de l’Assemblée nationale et ami proche du président kényan, a choisi de soutenir Ruto lors des présidentielles prévues en août prochain. Uhuru Kenyatta, est-il en train d’être lâché par les alliés du Jubilee, son parti ?
La raison principale de leur retrait est le fait que plusieurs cadres du parti n’ont jamais apprécié le choix de Raila Odinga comme candidat du parti au scrutin présidentiel, explique Bobby Mkangi, analyste politique.
« La plupart de cadres de Jubilee ne veulent pas être dictés pour faire un choix. Ils ont jeté leur dévolue à William Ruto. Pour eux, il est respectueux et traite tout le monde avec dignité. Il est censé être à la tête du pays. Et qu’il reflète une étoile brillante pour l’avenir face à l’opposant historique Raila Odinga », dit-il à Sahutiafrica.
Pour Jeremiah Kioni, secrétaire général de Jubilee, la plupart des dirigeants du parti ont rejoint le camp de Ruto par « euphorie » et se sont fait acheter.
« Il y a de la méfiance dans la direction du parti. Les attitudes du président sortant montre qu’il ne veut pas se retirer en politique. Choisir un opposant du parti de longue date comme candidat à la présidentielle n’a pas été du goût de tout le monde », souligne l’analyste.
Le mois passé, la Cour suprême a une fois de plus bloqué un plan soutenu par le gouvernement visant à apporter des changements fondamentaux à la Constitution. Selon la Cour, le président avait agi illégalement en dirigeant les réformes, connues sous le nom de Building Bridges Initiative (BBI).
Il y a une année, Raila Odinga et Uhuru Kenyatta ont conclu un accord. Ce est à la base des réformes du BBI, alors que le président et son adjoint William Ruto se sont disputés.
« Le BBI était le seul moyen pour Uhuru Kenyatta de rester dans sa position de leader, car la constitution ne permet pas de briguer un troisième mandat présidentiel. Parmi ses principales propositions figurait l’introduction d’un nouveau poste de Premier ministre. Il y avait eu des spéculations selon lesquelles, M. Kenyatta pourrait solliciter ce rôle si son rival devenu allié Raila Odinga remportait la présidence », explique Bobby Mkangi.
Après ce revers de la justice kényane. Le choix d’un colistier est une tâche ardue à la fois dans l’alliance Azimio La Umoja One Kenya dirigée par le leader de l’ODM Raila Odinga et dans l’alliance Kenya Kwanza de Ruto.
Le choix d’un colistier est présenté comme un facteur de rupture potentiel dans les deux alliances, alors même que les deux principaux candidats à la présidence font une course contre la montre pour choisir leurs députés préférés, d’après les médias locaux.
Ali Maliki