En RDC, les élections combinées, présidentielle, législatives et municipale, sont prévues le 20 décembre. Mais à l’approche de scrutins, la lutte contre les fakes news en cette période retient l’attention.
Alors que les élections pointent à l’horizon, la pression ne faiblit pas entre le pouvoir et l’opposition. Jeudi 13 juillet. Ce jour-là, Chérubin Okende, proche de Moïse Katumbi et ancien ministre congolais des Transports, avait été retrouvé mort dans sa jeep. Ce qui avait alimenté plusieurs débats sur les réseaux sociaux, où tout genre d’informations avaient circulé autour de cette affaire qui a fait grand bruit à Kinshasa.
Pour Christian Malele, journaliste fact-checker et rédacteur en chef à Balobaki Check, lutter contre les fakenews en période électorale ne veut pas dire en finir une bonne fois pour toutes.
Il affirme qu’il s’agit plutôt d’en « réduire simplement le taux ». « Le fact-checking est une pratique journalistique qui consiste à vérifier l’exactitude des faits. Il peut s’agir d’une image, une vidéo ou d’autres formats d’informations. Donc, les fact-checking ne s’intéresse pas aux opinions, moins encore aux projections », commente-t-il à Sahutiafrica.
Le climat est, souvent, tendu en période électorale. Les différents états-majors de partis politiques livrent des batailles de communication. Les réseaux sociaux servent aujourd’hui de terrain après des manifestations ou des discours politiques. Certaines personnes sautent sur l’occasion pour distiller des fausses informations. Il peut s’agir, parfois même, des acteurs politiques.
D’après Julie Sefu, journaliste congolaise spécialisée dans la couverture des élections, il faut recourir à « la véracité des faits, de l’établir avant d’être sûr de prendre la responsabilité de pouvoir les diviser ».
Avec l’avènement des réseaux sociaux, les informations sont produites en grande quantité et circulent rapidement. La quête du scoop entraîne, souvent, dans les fakenews. En fait, les producteurs d’informations sont multiples et plus difficiles à contrôler. A quelques mois des élections, la question de la lutte contre les fakenews a été abordé dans une formation organisée par Internews sur « la Couverture médiatique du processus électoral ».
« Si hier, avec des médias traditionnels, les gens devaient travailler dessus, le travail devient encore ardu avec la technologie qui nous amène beaucoup d’applications. Avec ces applications, ils gonflent les faits avant de les diviser. Le journaliste ne peut pas faire le relais, prendre des données non vérifiées, non établies, non équilibrées pour pouvoir donner à son public. Le journaliste a plus de responsabilité. Cette responsabilité s’accroît parce qu’on arrive aux élections pendant ce moment, on sait que tous les coups sont permis », indique Julie Sefu.
En vérifiant la véracité des faits, il faut éviter de se tromper. Mais comment ? « Il faut utiliser des sources fiables et récentes, car l’information peut évoluer, faire le recoupement des sources, appuyer l’information avec des preuves surtout accessible au grand public, être le plus objectif que possible », préconise Christian Malele.
En avril dernier, le président Tshisekedi a promulgué la loi sur le code du numérique en RDC. Ce texte prévoit des sanctions contre l’accès non autorisé aux données personnelles, en passant par des usurpations d’identité, des tromperies jusqu’aux informations mensongères, des Fake news et autres diffamations.
Trésor Mutombo