Devant le président Tshisekedi, un parterre d’officiels et d’opposants congolais, ainsi que des milliers fidèles catholiques, le pape François a célébré une grande messe dans un espace à ciel ouvert à l’aéroport de Ndolo à Kinshasa, capitale congolaise.
Dans son homélie, le souverain pontife prêche le pardon. « Bandeko, Boboto », dit le pape François en lingala, une de langues nationales congolaises. « Bondeko », répond la foule. Le Pape démarre son homélie sous une grogne d’ovation, alors que le soleil tape. Des milliers de fidèles catholique sont visiblement fiers de voir le saint père souffler quelques mots en Lingala. Plus d’un million de personnes assistent à cette grande messe en plein air, selon les autorités.
Les choristes agrémentent cette messe, haute en couleurs, par des cantiques en lingala. Les fidèles dont la plupart habillés en t-shirt blanc avec l’effigie du souverain pontife. Drapelet blanc en mains exhibent des pas de danse sous une chaleur de plomb. Sourire aux lèvres, poussant des cris de joie, l’ambiance est bon enfant. Le Pape prêche la paix en présence du président Félix Tshisekedi. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Jean-Pierre Bemba… Plusieurs leaders politique sont aussi présents. Le grand absent ? Le très discret Joseph Kabila, ancien chef de l’État.
« Trouver la force de se pardonner à soi-même, aux autres et à l’histoire. C’est ce que le Christ veut. Le pardon devient le chemin de la paix. Il ne s’agit pas de tout laisser derrière soi comme si de rien n’était, mais d’ouvrir son cœur aux autres avec amour », exhorte le pape François.
La RDC et sa population traverse une période d’instabilité sur le plan sécuritaire dans sa partie Est, où les FARDC s’affronte avec les rebelles du M23. Pour Kinshasa, le Rwanda, voisin, soutient ce groupe armé. Ce que Kigali a nié. Le souverain pontife appelle les Congolais à vivre en communauté.
« Ouvrir notre cœur aux autres, au lieu de le fermer sur nos problèmes ou sur nos vanités. Frères et sœurs, nous sommes appelés à être des missionnaires de paix, et cela nous donnera la paix. C’est un choix : c’est faire de la place dans nos cœurs pour tous, c’est croire que les différences ethniques, régionales, sociales et religieuses viennent après et ne sont pas des obstacles », poursuit le pape, 86 ans. Durant son séjour à Kinshasa, il va échanger avec les communautés du Nord-Kivu, province en proie à l’activisme du M23.
Le Cardinal Fridolin Ambongo, qui remercie le pape François pour sa visite, insiste sur la tenue des élections libres, crédibles et transparentes, inclusive qui ne laissera pas place aux tensions sociales. « La présence de votre sainteté au chevet de ce peuple, qui souffre constitue un véritable réconfort. Le peuple congolais fait face à une crise multiforme : des conflits armés particulièrement à l’est de la République, crise économique et la misère sociale. Le peuple qui vous accueille souffre dans son cœur et dans son âme », s’est-il adressé au souverain pontife sous les acclamations.
Joe Kashama