Lundi 04 septembre. En RDC, c’est la rentrée scolaire. À Kinshasa, les rues, les grandes artères, les carrefours ainsi que les arrêts de bus, ont été pris d’assaut par les élèves qui, bien timidement que d’habitude, reprennent le chemin de l’école.
Élève de la troisième année scientifique au collège Notre-Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe, Winner Mfutu, élégant dans son uniforme neuf, raconte sa rentrée. « La journée s’est bien passée. Les enseignants étaient présents, la plupart ont introduit leurs cours. Ça fait plaisir de retrouver mes camarades, je commençais à m’ennuyer à la maison », confie-t-il.
Promise Kayinda, élève de la sixième année primaire au collège sacré cœur de Nsele, est tout aussi contente d’avoir retrouvé le chemin de l’école. Et pour cette année, elle ne cache pas son ambition. « Je vais être la meilleure de ma promotion. Je vais me surpasser pour y arriver. Papa a promis de m’offrir un beau cadeau si je suis la première à la fin de l’année », déclare Promise, qui a tout de même fait un constat pour ce premier jour.
« Les élèves n’étaient pas très nombreux dans la salle aujourd’hui. Beaucoup vont sûrement reprendre les cours lundi prochain », dit-elle.
Ce faible engouement dans les salles de classe, a une explication, selon Judith, commerçante et mère célibataire. « La crise est remarquable. Les fonctionnaires ne sont pas encore payés, et les affaires ne marchent pas assez bien pour nous », se plaint-elle.
Jean Ngindu, enseignant dans une école publique dans la partie Est de Kinshasa, confirme la même version des faits. « L’école a repris timidement », souffle-t-il. Conscient de la crise, mais aussi de la menace de grève qui risque de perturber l’année nouvellement entamée, cet enseignant de primaire invite l’Etat « à respecter ses engagements envers les enseignants, et surtout à améliorer leurs conditions de vie comme promis ».
Vendredi dernier, lors de la réunion du conseil des ministres, le gouvernement congolais a assuré que les mesures nécessaires pour une année scolaire apaisée avaient été prises. Sans toutefois trop en dire sur les réclamations faites bien avant par les enseignants à travers leurs différents syndicats. Et qui menaçaient même de grever dès le premier jour.
Dinho Kazadi