L’accord entre la Grande-Bretagne et le Rwanda en matière d’immigration a été conclu en échange du silence de Londres sur les exactions commises par le régime du président Kagame, a dénoncé le président Tshisekedi dans un entretien accordé au journal britannique The Times.
Le président congolais décrit son homologue rwandais comme « un dictateur criminel et sanguinaire ». « Comment un pays aux grandes valeurs comme le Royaume-Uni peut-il faire des compromis avec de tels partenaires ? » s’interroge-t-il.
Encore fois de plus, le président Tshisekedi dénonce l’agression de son pays par le Rwanda à travers le M23. Il accuse Londres de « fermer les yeux » sur les abus de Kagame, sur le bilan « antidémocratique » de celui-ci et les « atrocités commises » dans l’est de la RDC.
Depuis que ce mouvement a resurgi, Kinshasa et Kigali entretient un rapport orageux et s’accusent mutuellement de soutenir les groupes rebelles ou de torpiller le processus de Luanda, censé permettre une désescalade entre les deux pays voisins, dont les relations ne ressemblent pas à un fleuve tranquille.
Kigali nie tout lien avec les rebelles du M23. Pourtant, c’est ce que confirme un rapport d’experts onusiens. Le Rwanda accuse l’armée congolaise de coaliser avec les rebelles FDLR.
Mais pour Suella Braverman, la ministre britannique de l’Intérieur, le Rwanda est un pays « modèle dans la région ». Lundi, il s’est rendu à Kigali pour finaliser l’accord entre les deux pays.
En avril 2022, le Rwanda a signé un accord controversé avec Londres pour accueillir sur son sol des migrants et demandeurs d’asile de diverses nationalités acheminés du Royaume-Uni.
Joe Kashama