Les autorités des Comores ne vont pas ouvrir leur territoire et accueillir les personnes en situation irrégulière à Mayotte, que la France prévoit d’expulser dans les prochains jours de ce département sous son contrôle, a annoncé le porte-parole du gouvernement comorien, ce vendredi 21 avril.
Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement, déclare que « les Comores n’entendent pas accueillir des expulsés issus de l’opération projetée par le gouvernement français à Mayotte ».
Pour se justifier, l’archipel qui manque de centre de rétention, dit ne pas avoir les moyens d’accueillir un afflux de migrants. Une source sécuritaire confie à l’AFP que lorsque des Comoriens sont renvoyés notamment de Mayotte, « nous vérifions l’identité des refoulés et nous les laissons partir puisqu’ils sont chez eux ».
Depuis l’annonce par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, du lancement prochain de l’opération Wambushu, qui consiste à la destruction des bidonvilles à Mayotte et au délogement des étrangers en situation irrégulière qui sont pour la plupart comoriens. Les Comores n’ont de cesse d’appeler la France à renoncer à cette opération.
« Nous n’avons pas les moyens d’absorber cette violence fabriquée de Mayotte par l’Etat français », a déclaré Anissi Chamsidine, gouverneur d’Anjouan, en début de semaine.
Selon les statistiques, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française. Plusieurs migrants clandestins se sont installés dans des quartiers insalubres appelés bangas, en proie à la violence et aux trafics. Les autorités françaises veulent y mettre de l’ordre en renvoyant toute personne qui n’est pas en situation régulière.
Dinho Kazadi