La RDC a remporté la première édition du Championnat panafricain interscolaire, en battant le Sénégal en finale en version masculine (3-1). Le Maroc, champion chez les filles, s’est imposé face à l’Afrique du Sud (1-0). Les Léopards filles, elles, se sont contentés de la 5e place.
Les rencontres de cette édition expérimentale, organisée par la RDC, ont eu lieu au stade Martyrs de Kinshasa, capitale congolaise. On notera que le sacre des Léopards en ce championnat interscolaire a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux autour de l’âge des athlètes. Mais la question qui nous préoccupe ici est de savoir quels sont les acquis pour le football d’âge en RDC aujourd’hui ?
Nous avons posé la question à Me Fiston Mwange, président de l’ASBL Sport sans frontières (SSF) et représentant de « Banafrika », projet de promotion de jeunes talents en RDC. Pour M. Mwange « le plus grand acquis de la compétition qui vient d’avoir lieu chez nous est la reprise des organisations des activités sportives interscolaires ». Dans l’histoire du football dans notre pays, affirme-t-il, certains meilleurs joueurs ont été révélés par les tournois interscolaires.
Mais depuis plusieurs décennies, les compétitions interscolaires ne sont plus organisées en RDC. Le pays a connu une décadence dans les sports d’âge, dit Me Fiston. Il pense que le sacre des jeunes congolais n’est qu’une circonstance fortuite. Pour lui, « le plus grand acquis serait de rester sur cette organisation dans sa version nationale chaque année scolaire, afin que le football d’âge reprenne sa place ».
« Grâce aux compétitions interscolaires, nous sommes capables de faire jouer les jeunes à un vrai football d’âge. Ceci permettra d’éviter le doute sur la question d’âge. Le vrai moyen de vérifier l’âge d’un jeune pourra passer par les compétitions interscolaires ».
En RDC, le football d’âge souffre d’un problème d’organisation, des problèmes administratifs auxquels s’ajoute celui du manque d’infrastructures adéquates. Les différentes versions de l’équipe nationale sont presque abandonnées. Des forfaits à répétition. Le football des jeunes en RDC est dans un état chaotique. C’est là où survient le problème de trafic d’âge.
«…absence d’une stratégie nationale du le football de jeune»
« La RDC ne fait que tâtonner sur tout ce qu’elle met en place pour le football des jeunes. Tel est le cas du festival de football des jeunes, le championnat national de football des jeunes », dit Me Fiston Mwange. « Je pense que la RDC n’a pas encore une stratégie bien établie sur le football des jeunes… Les jeunes sont majoritaires que les adultes sur le plan du football, mais il n’y a aucune organisation », explique-t-il.
Et de se demander : « quels sont les jeunes que la Ligue nationale de football des jeunes (LINAFJ) encadre lorsque cette dernière n’a pas une vue directe des championnats de cercle, des ententes urbaines où il y a un bon nombre jeune ? ».
Et pourtant, « ces championnats évoluent sous la tutelle de la ligue provinciale de football de Kinshasa. Et cela n’empêche pas la LINAFJ d’avoir une vision sur ces jeunes », indique M. Mwange.
D’après lui, visiblement, « il n’y a pas de progrès sur l’état des lieux du football de jeunes. On régresse de plus en plus. Nous stagnons dans le bas des classements. L’État ne subventionne pas le football d’âge. Et nous voyons comment nos jeunes écopent des forfaits. L’organisation des compétitions ne sont même pas bien faites. Bref, il y a un manque de stratégie nationale sur le football d’âge ». Cela demande une expertise avérée pour révéler le niveau du football des jeunes en RDC », conclut l’analyste.
Qui veut aller loin, prépare sa monture, dit-on. Le vrai développement du football commence au niveau de la base. En RDC, les compétitions de jeunes ont révélé plusieurs talents à l’instar de Meschack Elia, joueur de Yong Boys de Berne en Suisse.
Trésor Mutombo