A 58 ans, Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire, est l’un des principaux accusés dans le procès de massacre du 28 septembre 2009 qui s’ouvre ce mercredi à Conakry, capitale guinéenne.
L’ancien chef de l’Etat, arrêté après son retour d’exil au Burkina Faso, se présente à la barre aux côtés d’une dizaine d’autres anciens officiels militaires et gouvernementaux. Tous ont été écroués. Ils sont inculpés notamment pour assassinats, violences sexuelles, enlèvements, incendies, pillages.
Selon les proches du capitaine Dadis Camara cités par l’AFP, l’ex-chef de la junte est rentré participer à son procès pour laver son honneur.
A Conakry, la mobilisation est grande pour ce procès inédit. Un tribunal a été construit pour ce procès. Et le colonel Mamady Doumbouya, président de la transition, a pris part à la cérémonie d’inauguration. C’est l’actuel chef de la junte qui a demandé que ce procès, longtemps entendu par les victimes, ait lieu cette année. A la tête d’un groupe de militaires qui ont déposé le président Alpha Conté le 5 septembre 2021, le colonel Doumbouya a fait de la justice « sa boussole ».
Les faits reprochés au capitaine Dadis Camara remontent à il y a 13 ans. Le 28 septembre 2009. Ce jour-là, un rassemblement des dizaines de milliers de sympathisants de l’opposition contre la candidature du chef de la junte est réprimé dans le sang. Les Bérets rouges de la garde présidentielle, des policiers, gendarmes et miliciens ensanglantent Conakry, la capitale.
Une commission d’enquête internationale mandatée par les Nations unies a fait état d’au moins 156 personnes tuées et des centaines autres blessées. Toujours selon cette source, près de 109 femmes ont été violées. Cette commission impute au capitaine Camara une « responsabilité criminelle personnelle, mais aussi une responsabilité de commandement ».
Trésor Mutombo