Le groupe British American Tobacco South Africa (BATSA) est allé en justice contre les autorités sud-africaines. Il attaque le gouvernement d’Afrique du Sud pour avoir interdit des ventes le tabac dans le cadre de ses mesures contre le nouveau coronavirus.
La BATSA a qualifié devant la justice sud-africaine d' »anticonstitutionnelle » et de « dépourvue de tout fondement scientifique » cette interdiction controversée des ventes de tabac imposée par le gouvernement en Afrique du Sud.
L’interdiction de la vente des cigarettes est entrée en vigueur le 27 mars en même temps que le strict confinement imposé aux 57 millions de Sud-Africains pour enrayer la propagation du Covid-19.
Fumeurs, industriels et commerçants du secteur, sont en colère et ont négocié, sans succès, la reprise de leurs activités.
Le 1er juin dernier, le président Cyril Ramaphosa a assoupli en levant notamment l’interdiction de la vente d’alcool, mais maintenu celle des cigarettes « en raison des risques sanitaires liés au tabagisme ». Fin juin, la Haute Cour de la capitale Pretoria avait débouté l’Association indépendante et équitable du tabac (Fita), qui avait sollicité l’annulation de la mesure
Pour le numéro1 du marché sud-africain du tabac, cette interdiction a « dévasté » l’industrie du tabac et coûté quelques 2,2 millions de dollars par jour à l’Etat en taxes non perçues.
BATSA détient 78% du marché sud-africain de la cigarette et a contribué, à travers les taxes, à hauteur de 13 milliards de rands (670 millions d’euros) au budget de l’Etat.
D’autres producteurs, vendeurs et associations de fumeurs, soutiennent l’action du groupe British American Tobacco South Africa. Ils affirment que l’interdiction nourrit un juteux trafic de produits de contrebande.