Tirs de gaz lacrymogènes, arrestation d’au moins onze personnes. Mardi 6 juin, la police kényane a dispersé une marche de protestation contre un projet de loi de finances, organisée à Nairobi, capitale kényane.
« A bas la loi de finances. Ils veulent nous faire mourir de faim », ont scandé plusieurs manifestants sur le lieu. En fait, les manifestants accusent l’État de vouloir instaurer de nouvelles et nombreuses taxes avec cette loi de finances.
« Nous assistons à un chaos qui n’est pas juste. Nous sommes pourchassés, mais nous nous battons pour nos droits. Nous manifestons pour exprimer nos frustrations, les gens ont besoin d’argent », a confié Rodgers Obogi, chômeur à la vingtaine révolue, cité par l’AFP.
Avec une population avoisinant 53 millions d’habitants, le Kenya est souvent considéré comme le pays le plus prospère d’Afrique de l’Est. Mais le pays est confronté à une forte inflation ces derniers mois, mais aussi terrassé par une sécheresse historique.
Le projet de loi de finances, qui doit être discuté au cours de la semaine au Parlement, prévoit de nouvelles taxes, notamment sur les produits de beauté, les carburants ou les cryptomonnaies. Et devront rapporter au moins 2 milliards d’euros pour abonder le budget de 24 milliards d’euros prévu pour 2023-24.
Mais l’opposition accuse le pouvoir de vouloir, à travers cette loi, prendre des milliards dans les poches de certaines des personnes les plus pauvres du pays tout en s’attendant à ce qu’elles applaudissent.
Dinho Kazadi