La tension ne faiblit pas. Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda en RDC est toujours sous les feux des critiques après son tweet et son interview diffusée sur RFI.
«Nous attendons des mesures que le gouvernement Rwandais prendra à l’égard de cet ambassadeur …si nous constatons que cela n’est pas le cas, le président de la République et le gouvernement prendront leurs responsabilités à l’égard de ce représentant du président Rwandais qui, apparemment, dit autres choses que le gouvernement Rwandais nous a toujours dit », a déclaré Jolino Makelele, ministre congolais de la communication et des médias, lundi 7 septembre à Kinshasa.
Pour Jolino Makelele, l’Ambassadeur du Rwanda en RDC a dépassé les bornes. Dans un tweet, Vincent Karega, relativisait le rôle des militaires rwandais dans le massacre du 24 août 1998, à Kasika (au Sud-Kivu).
Vincent Karega, estime que l’histoire sur ce massacre est une «incohérence flagrante entre image et histoire. Narratif simpliste pour des accusations graves. Accuser sans évidence s’appelle calomnie. Village sans noms, 1100 morts avec deux noms. Circonstances de crimes et identité des criminels non dévoilées. Accusation ou propagande?».
Après ce tweet, le diplomate Rwandais, lors d’une interview à RFI, revient sur le Rapport Mapping qui documente et répertorie les crimes et violations des droits de l’homme commis en RDC entre mars 1993 et juin 2003. Un rapport qui épingle le rôle des troupes rwandaises et dont le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, demande la remise à jour.
Quid du rapport Mapping
« Le point de vue du gouvernement est simple. Nous savons ce qu’il y a dans ce rapport. Nous avons une appréciation particulière par rapport à cela. Nous sommes un gouvernement responsable. Encore faut-il que ce rapport nous parvienne de manière, j’allais presque dire officielle. Officielle, c’est-à-dire qu’il ait été adopté dans les formes prévues pour qu’il soit opposable à toutes les parties », a soutenu le ministre congolais de la communication et des médias.
«Le Rwanda a déjà répondu, il y a longtemps, au Mapping Report, il y a dix ans. Si les Nations unies nous revenaient avec 1 000 autres questions, si elles valent la peine, le Rwanda répondra ou peut décider de ne pas [répondre] selon nos intérêts ou nos problèmes à nous», a répondu l’Ambassadeur du Rwanda en RDC à RFI. Une réponse qui sonne encore une fois comme un affront au Congo.
La question de Vincent Karega sera évoquée en marge du mini-sommet de Goma. Contacté pour avoir sa réaction, l’ambassadeur n’a toujours pas répondu à notre demande.