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Il faut réconcilier l’homme congolais et le travail de la terre, en « sacralisant l’agriculture » pour lutter contre la faim en RDC, préconise le Dr Serge Mbay Kabway, promoteur de la coopérative Bilanga ya Betu (notre champ en français) et étudiant en Master 2 Transformation sociale à l’Université protestante du Congo (UPC).
« Si la famille et le mariage sont sacrés, l’agriculture, elle aussi, est sacrée. Dieu a placé l’homme dans le jardin pour le cultiver et le garder », argue Serge Mbay Kabway. C’était lors d’une conférence au département de Transformation sociale organisée par le professeur Robert N’Kwin Bibi Bikan dans le cadre du cours « Leadership et Bonne Gouvernance ».
Sous les regards de professeurs, chercheurs, entrepreneurs agricoles… Le Dr Serge Mbay affirme que tous les Congolais doivent s’impliquer dans l’agriculture. Dans cette salle climatisée, des produits de BYB et ses partenaires sont installés et présentés.
Pour lui, cette sacralisation doit suivre six créneaux. Lesquels ? « Il y a l’enseignement agricole, la mentalité d’exploiter des hectares cultivables, des confessions religieuses doivent faire la promotion d’une théologie de l’agriculture, chaque ménage doit s’engager dans l’agriculture, l’agriculture doit devenir une profession, il faut changer le paradigme en cassant le mythe village agriculteur et des citadins et le mépris de l’image de travail de la terre, la sécurité foncière, mais aussi le développement de réseaux », détaille M. Mbay.
En fait, le département de Transformation sociale a été initié dans la faculté de Théologie de l’UPC en 2014 par Micheline Kamba Kasongo, décédée en 2020. Le Dr Serge Mbay, qui a tissé une collaboration avec ce département, est le premier à animer une conférence en Master 2 Transformation sociale.
Politique agricole
Cet étudiant en Master 2 dit ne pas comprendre que « dans un pays aussi riche en potentiels comme la RDC, des millions de personnes soient menacés par la famine. Pourtant, près de 27 millions de Congolais sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë d’urgence, selon un communiqué conjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié en novembre 2021.
RDC, pays à vocation agricole
Sans doute, c’est une réalité contrastée qui traduit l’absence d’une politique agricole, pense Serge Mbay. Comment faut-il construire la politique agricole en RDC ? « Quelles sont nos potentialités ? Qu’est-ce que nous voulons devenir ? Nous voulons que chaque Congolais mange à sa faim. Nous voulons que chaque Congolais ait une fermette. On définit une politique agricole par rapport à ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir », indique-t-il.
« Nous sommes un pays à vocation agricole. Nous sommes appelés à nourrir deux milliards de personnes. 75% de la population active est dans l’agriculture et en milieu rural. Ce sont des éléments clés pour bâtir une politique agricole », conclut le promoteur de BYB. Cette plateforme agricole, qui compte plus de 660 membres, est engagé dans la production, la transformation et la consommation des produits locaux.
Trésor Mutombo