Abdelmajid Tebboune, président algérien, s’est insurgé contre la présence de Wagner, groupe de mercenaires russes au Mali, dans les colonnes du quotidien français Le Figaro vendredi 30 décembre.
Pour lui, l’argent investit par la junte malienne pour s’offrir de ces mercenaires serait plus utile pour des projets économiques. Il pense que les efforts déployés, notamment au niveau financier pour entretenir ces mercenaires, seraient plus bénéfiques, s’ils sont consacrés au développement de la région du Sahel.
« Le terrorisme n’est pas ce qui me préoccupe le plus, nous pouvons le vaincre. Je suis beaucoup plus inquiet pour le fait que le Sahel s’enfonce dans la misère. Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire », renchérit-il.
Conscient du rôle de son pays dans la région, le président Tebboune rappelle que « le règlement de la situation sur place passe évidemment par l’Algérie ». « Si on nous avait aidés dans l’application de l’accord d’Alger, en 2015, pour la pacification de cette zone, on n’en serait pas là », a-t-il déclaré.
Le chef de l’État algérien indique que « pour ramener la paix, il faut intégrer les gens du nord du Mali dans les institutions maliennes ». Des déclarations qui risquent de faire parler du côté de Bamako.
Depuis 2012, le Mali est en proie à une vive crise sécuritaire due notamment au déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le nord du pays. Les problèmes au niveau politique avec deux putschs intervenus en août 2020 et en mai 2021 n’ont pas permis au pays de retrouver sa stabilité.
Dinho Kazadi