Au moins trente personnes ont péri dans le nord-est du Soudan suite à l’effondrement d’un barrage, provoqué par des inondations dévastatrices, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
L’effondrement du barrage d’Arbaat, situé à environ 38 kilomètres au nord-ouest de Port-Soudan, a été causé par de fortes pluies qui ont inondé la région d’Arbaat. Des témoins ont rapporté que les tempêtes torrentielles avaient entraîné une montée rapide du niveau de l’eau, conduisant à la rupture de cette infrastructure cruciale. Une délégation gouvernementale confie que « le nombre de victimes pourrait être beaucoup plus élevé ».
L’ONU a précisé que jusqu’à 50 000 personnes vivant dans les zones environnantes du barrage ont gravement souffert de cette catastrophe. Environ 70 villages aux alentours ont été touchés par les crues soudaines, dont 20 ont été complètement détruits. Ce nouvel épisode tragique des inondations s’ajoute à une liste croissante de désastres naturels qui ont frappé le pays depuis le début de la saison des pluies.
En plus des pertes humaines, le Soudan fait face à une aggravation de la crise sanitaire, avec le ministre de la Santé rapportant que cette année, au moins 132 personnes ont déjà perdu la vie à cause des inondations. La combinaison de pluies torrentielles et d’une infrastructure sanitaire déjà fragilisée, exacerbée par le conflit en cours, a conduit à une recrudescence des cas de choléra dans le pays.
Le Soudan est plongé dans le chaos depuis le début de la guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Ce conflit, qui a débuté en avril 2023, a causé des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de dix millions de personnes, selon des rapports de l’ONU. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, notamment de ciblage d’infrastructures civiles, aggravant ainsi une situation humanitaire déjà désastreuse.
Avec des infrastructures déjà décimées par la guerre, la capacité du pays à faire face à des catastrophes naturelles est de plus en plus compromise. Les combats ont entravé les efforts de réparation et d’entretien, laissant de nombreuses communautés à risque face à des événements imprévus tels que les inondations.
Ephraïm Kafuti