Dimanche 9 juillet, le Soudan du Sud a célébré ses 12 ans d’indépendant, alors qu’il s’apprête à organiser les premières élections de son histoire, censées se tenir en 2024.
Ces élections vont-elles sortir le Soudan du Sud d’une décennie d’instabilité ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais jusque-là, le président Salva Kiir, déjà candidat à sa succession, a frappé un grand coup. Même s’il sait que le défi est grand. Il assure que tous « les problèmes seraient réglés avant les élections ».
« Nous avons atteint une phase critique dans notre détermination à consolider la paix dans notre pays. Comme je l’ai toujours dit, je veillerai à ce que la guerre ne recommence jamais. Dans les mois à venir, mon attention et celle de nos partenaires sera focalisée sur comment vous donner, à vous, citoyens, le pouvoir de choisir vos dirigeants de façon démocratique, en décembre 2024 au plus tard », a déclaré le président Salva Kiir dans une adresse à la nation à l’occasion de l’indépendance.
Le 1er juin dernier, Martin Elia, ministre des Affaires gouvernementales, avait annoncé officiellement le début des préparatifs pour les élections. Mais en réalité, les conditions nécessaires pour la réussite des scrutins ne semblent pas avoir été réunies, selon Africa Intelligence. Parmi les problèmes majeurs figurent la reconstitution de la Commission électorale indépendante.
Cette source renseigne qu’Agak Achuil Lual, ministre sud-soudanais des Finances, aurait alloué un budget de 280. 000 Usd à l’organe électoral pour l’année fiscale 2023-2024. Une somme qui est jugée insignifiante par certains groupes de la place. Surtout, le pays n’est pas doté à l’heure actuelle d’un parlement capable de valider les dispositions législatives nécessaires pour la tenue des élections, ni les outils devant permettre d’établir le fichier électoral, rapporte le média français.
Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud a connu une décennie de chaos. Le pays a passé presque la moitié de son existence en guerre. Lors de cette période, près de 400. 000 personnes ont perdu la vie dans cette guerre civile de cinq ans. Mais un accord de paix, signé en 2018, entre le président Salva Kiir et son vice-président, Riek Machar, a mis fin à ce conflit meurtrier et sanglant. Mais les deux hommes se livrent souvent à des bras de fer et tentent de se neutraliser.
Le Soudan du Sud fait aussi face à des violences communautaires, querelles politiques, inondations…
Josaphat Mayi