Mardi 21 mars, le Parlement ougandais a adopté à l’unanimité une législation prévoyant des sanctions plus sévères pour des personnes se livrant à des activités homosexuelles dans le pays.
« Le oui l’emporte », a annoncé Annet Anita Among, présidente du Parlement après le vote final, soulignant que « la loi a été adoptée en un temps record ».
Les députés ont considérablement amendé le texte initial qui prévoyait des peines allant jusqu’à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des actes homosexuels ou se revendiquant comme LGBT+, dans un pays où l’homosexualité est déjà illégale.
L’étendue des nouvelles peines prévues par la loi n’était pas connue dans l’immédiat.
« Cette chambre n’hésitera pas à restreindre quelque droit que ce soit dans la mesure où elle reconnaît, protège et sauvegarde la souveraineté de ce pays et sa morale », a déclaré Mme Among.
La loi doit être soumise au président Yoweri Museveni, qui pourra soit la promulguer soit y opposer son véto.
Ce vote en Ouganda intervient dans un contexte de virulente vague d’homophobie en Afrique de l’Est, où l’homosexualité est illégale et souvent considérée comme un crime.
Les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant d’obscures forces internationales de faire la promotion de l’homosexualité en Ouganda.
La semaine dernière, le président Museveni, au pouvoir depuis 1986, avait qualifié les homosexuels de « déviants ». Peu après, le 17 mars, la police ougandaise avait annoncé l’arrestation de six hommes pour « pratique homosexuelle ».
L’Ouganda dispose d’une une stricte législation anti-homosexualité un héritage des lois coloniales britanniques, mais depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1962 il n’y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis.
Ali Maliki