«Nous ne saurons organiser cette cérémonie, ni en être partie prenante», ont répondu dans une correspondance commune Alexis Thambwe Mwamba (Président du Sénat) et Jeanine Mabunda Lioko (Président de l’Assemblée nationale).
Les présidents des deux chambres du Parlement congolais répondent ainsi à une correspondance de la Présidence de la République qui leur demande d’organiser la cérémonie de prestation de serment de nouveaux membres de la Cour Constitutionnelle. Refus catégorique, mais courtois des Présidents des deux chambres du Parlement congolais.
«Nous sommes surpris d’être à nouveau saisis par la Présidence de la République pour l’organisation de cette cérémonie alors que le dernier Conseil des Ministres chargeait le Premier Ministre et le Ministre des Relations avec le Parlement quant à ce. Nous regrettons ce fait accompli qui ne cadre pas avec les principes essentiels de collaboration et de courtoisie institutionnelle, ferments de notre système politique», ont répondu Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda Lioko dans une lettre datée du 20 octobre.
C’est donc, le bras de fer entre les institutions Présidence de la République et le Parlement.
«De toutes les façons, nous ne seront pas là. Nous allons leur laisser le Parlement pour qu’ils fassent leur prestation de serment», confie un administratif de l’Assemblée nationale, proche du FCC.
En fait, même les députés sont divisés. Pas sur le principes de la prestation de serment des nouveaux juges, mais plus par appartenance politique.
Mardi, les députés proches du CACH (Cap pour le changement) du Président Tshisekedi sont passés sur les différents médias de Kinshasa pour affirmer leur présence à la prestation de serment.
Mais, ceux du FCC ont affirmé qu’ils ne seront pas présents.
La prestation de serment des juges aura-t-elle lieu? Cela va ressembler à un passage en force? Et si elle a lieu, sans les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, les juges auront-ils le plein pouvoir d’exercer?
Encore une fois, la coalition au pouvoir laisse apparaître au grand jour, des dissensions qui auront pour mérite de fragiliser la gouvernance commune entre les membres d’une coalition politique au pouvoir.
Jacques Matand’