En RDC, le Président Félix Tshisekedi a instauré la gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né. Si la décision est saluée par plusieurs, les défis sont énormes, pense Dr Pitshou Inzun, médecin généraliste au Centre médical de Matonge à Kinshasa, capitale congolaise.
« Le chef de l’État vient de résoudre un problème majeur. Les consultations prénatales (CPN) des femmes étaient très mal suivies faute de moyens. Elles attendent la dernière minute pour se présenter à l’hôpital sans respecter les séances de CPN. Pour avoir de bons accouchements, il faut d’abord commencer par de très bons CPN », a déclaré Dr Inzun.
Il affirme que cette mesure va permettre de réduire le taux des mortalités maternelles et périnatales.
Ce programme, lancé en RDC, commence par la ville de Kinshasa, pour son premier volet. Il est placé dans le cadre de la mise en œuvre de la couverture santé universelle (CSU) en République Démocratique du Congo (RDC).
« Nous pouvons espérer d’abord à l’amélioration des indicateurs en termes de la maternité, réduire notamment la mortalité maternelle et prénatale. Cela va permettre de prendre en charge les femmes pour qu’on n’arrive pas à des décès maternels lors de l’accouchement », a-t-il dit.
Cette mesure fait face à plusieurs défis. D’après le Dr Inzun, la plupart des médecins ne sont pas payés, la plupart des personnels de santé ne sont pas mécanisés. A cela s’ajoute le manque d’infrastructures sanitaires.
« C’est vrai que l’activité va commencer à Kinshasa. À l’intérieur, il y a des mesures à chercher à réduire le coût de maternité avec des primes basées sur la performance, ce problème n’a pas toujours été résolu. Si les gens ne changent pas, je crains que cette histoire puisse se solder en échec », a expliqué Pitshou Inzun.
Il appelle le gouvernement à mettre le fond pour pérenniser cette mesure. « Si le suivi est bien respecté, je pense que nous pouvons espérer de bons résultats », croit-il.
Pour ce qui est des infrastructures, le Dr Pitshou Inzun évoque que « les accouchements ne nécessitent pas d’avoir des infrastructures sophistiquées ». Pour lui, il faudrait penser équiper les structures qui sont désignées pour réaliser cette activité, donner le minimum pour permettre des CPN normales, mais aussi favoriser des accouchements dans des conditions requises qui pourront permettre la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
La couverture santé universelle est une aspiration mondiale, visant à garantir que chaque individu, quel que soit son statut social, puisse accéder à des soins de santé de qualité au moment et à l’endroit où il en a besoin, sans que cela génère pour lui des difficultés financières.
Voldi Nkengi