Le 7 septembre 1997, le maréchal Mobutu Sese Seko, ancien président du Congo rebaptisé Zaïre, décédait à Rabat au Maroc. Il a été emporté par un cancer à l’âge de 66 ans. Renversé quelques mois plus tôt par l’avancée de la rébellion de l’AFDL de Laurent Désiré Kabila. Celui qu’on appelait le roi du Zaïre, a disparu il y a 24 ans jour pour jour. Mais aujourd’hui, en RDC, que reste-t-il de Mobutu ?
«Pour moi, Mobutu a unifié le pays. Il a fait une armée nationale qui a fait la fierté de notre pays. Ce fut un grand homme, qui faisait effectivement la dignité de l’Afrique», a confié à Sahutiafrica Marceline Egba Thérèse, la soixantaine assise sur une chaise devant sa parcelle.
«Je retiens de Mobutu l’unité d’abord. À l’époque du maréchal, on ne connaissait pas un congolais de l’est, du centre ou de l’ouest. On se disait tous Zaïrois», relate Papa Pitshou, la cinquantaine et couturier retrouvé dans son atelier.
«Avant moi le chaos, après moi le déluge», lançait le dictateur dans un de ses discours.
Certains congolais regrettent de lui d’avoir instauré un régime totalitariste. «Il était un dictateur sans pardon. Il a confisqué la liberté durant tout son mandat. C’était un sanguinaire», lâche Jospin, professeur d’une école privée à Kinshasa.
«Le système du culte de la personnalité est venu de Mobutu et ça s’est suivi avec d’autres régimes jusqu’à ce jour. Il a injecté un poison aux congolais dont on ne sait pas trouver l’antidote», se plaint Édouard Omba, robuste de taille comptant ses billets d’argent.
Le 24 novembre 1965, le colonel Joseph-Désiré Mobutu, a pris le pouvoir en renversant le gouvernement de Joseph Kasavubu, il a incarné aux yeux du peuple zaïrois l’espoir du retour à la stabilité, dans un pays dévasté par cinq ans de guerre civile. À son arrivée au pouvoir, au nom de l’unité retrouvée, balaie toute opposition. Il interdit les partis politiques, suspend le droit de grève et s’applique à instaurer l’unité du pays.
Aujourd’hui, 24 ans plus tard, les viols de femmes persistent, à l’est, les civils continuent à mourir et, par centaines, des paysans continuent à fuir les affrontements. Le Zaïre a été libéré d’un dictateur, mais où s’est-il plongé ?
Ali Maliki