Ce samedi 31 décembre, l’Union européenne (UE) a appelé le Rwanda à cesser de soutenir le Mouvement du 23 mars, groupe rebelle qui s’est emparé de plusieurs territoires dans l’Est de la RDC.
Bruxelles exhorte Kigali à utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se conforme aux décisions prises par les chefs d’Etat de la communauté des États d’Afrique de l’est (EAC), selon Joseph Borrell, chef de la diplomatie de l’UE.
Dans un rapport d’experts de l’ONU sur la RDC publié en décembre, des experts mandatés par les Nations unies affirment avoir collecté des « preuves substantielles démontrant l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC », au moins entre novembre 2021 et octobre 2022.
Le Rwanda est accusé par Kinshasa, mais aussi par les Etats-Unis et plusieurs pays européens, de soutenir et de combattre à côté des M23 dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, où la rébellion a conquis ces derniers mois de vastes pans de territoire. Kigali dément systématiquement cette accusation.
Mais selon le rapport du groupe d’experts, l’armée rwandaise a lancé ces opérations militaires pour « renforcer le M23 et contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) », un groupe armé majoritairement hutu, fondé par d’anciens responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Présentée comme une menace par Kigali, l’existence et la violence de cette milice ont justifié les interventions rwandaises passées en RDC.
L’Union européenne a aussi appelé la RDC à « stopper et empêcher toute coopération entre les FARDC (armée congolaise) et les groupes armés, notamment les FDLR ».
Le Rwanda a de son côté accusé la RDC, où la présidentielle est prévue en décembre 2023, d’instrumentaliser le conflit à des fins électorales et d’avoir fabriqué un massacre qui, selon une enquête des Nations unies, a été commis fin novembre par le M23 et a coûté la vie à au moins 131 civils dans les villages de Kishishe et Bambo, selon un bilan encore provisoire.
Des initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de résoudre la crise de l’est de la RDC où une force régionale est-africaine, dirigée par le Kenya, est en cours de déploiement.
La Rédaction