L’annonce de sa démission au poste du 1er vice-président de l’Assemblée nationale de la RDC. Puis sa destitution et sa radiation à l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), parti au pouvoir. Jean-Marc Kabund est, sans doute, mis en minorité dans une formation politique sur laquelle il régnait. M. Kabund alias maître-nageur a-t-il encore un avenir politique ?
D’après le professeur Bob Kabamba, analyste politique congolais, « Jean-Marc Kabund ne signe pas sa mort politique ». Pourtant, le maître-nageur est passé du tout-puissant président ai de l’Udps à la destitution et l’exclusion définitive.
« En tant que président ai de l’Udps et vice-président de l’Assemblée nationale, j’imagine qu’il a tissé un réseau, qui est propre à lui. Et avec ce réseau, il peut espérer exister pendant un temps. Et construire une sorte de surface, qui serait à côté de la dynamique qui vient de gagner où il pourrait construire sa propre dynamique basée sur la logique du combattant », analyse le professeur Bob Kabamba. Qui explique qu’au sein du parti présidentiel deux dynamiques s’opposent. Il s’agit de la dynamique de la diaspora et celle de la base.
Pour l’analyste, la chute de Jean-Marc Kabund peut être aperçue comme une victoire de la dynamique diaspora. « Cette logique du combattant pourrait lui donner une petite surface sur laquelle, il peut encore jouer un rôle au niveau politique en RDC », a ajouté le professeur Bob Kabamba.
Le 12 janvier. Ce soir-là, les choses semblent avoir pris une autre tournure lorsque des éléments de la Garde républicaine (GR) ont saccagé la résidence du président ai de l’Udps. Au lendemain de cet événement, Jean-Marc Kabund a annoncé sa démission au poste du 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Un poste réservé à l’Udps. Selon les sources, M. Kabund devenait gênant pour le président Félix Tshisekedi. Jeune Afrique a rapporté que le président Tshisekedi aurait ordonné sa mise à l’écart en douceur.
La mise à l’écart de Jean-Marc Kabund était-elle prévisible ?
Déjà au sein de l’Udps, le climat semblait être crispé entre Jean-Marc Kabund et certains caciques du parti. Peter Kazadi, Paul Tshilumbu et Victor Wakenda ne cessaient de contester sa gestion. Pour l’analyste Bob Kabamba, « la mise de l’écart de Jean-Marc Kabund était prévisible ». « Quand vous regardez le parcours de Kabund, vous allez voir effectivement qu’il avait une parcelle de pouvoir par rapport à tout ce qui s’est passé, à tous les actes qu’il a posés, à la dynamique qu’il a imposée au niveau de la majorité, au combat qu’il a mené pour créer l’Union sacrée et renverser la majorité etc. », indique-t-il.
L’analyste fait savoir que dans la dynamique congolaise, le pouvoir doit avoir une dynamique unique et non une dynamique multisectorielle, c’est-à-dire, il faut qu’il ait un seul chef et que tout le monde doit répondre au chef ». « La parcelle de pouvoir remet en question celui, qui a le pouvoir. D’où, il faut le casser. De ce point de vue, on comprend la logique du président Tshisekedi d’éliminer entre guillemets celui, qui contredit le pouvoir de Tshisekedi », conclu le professeur Bob Kabamba.
Après la destitution et la radiation de Jean-Marc Kabund le 29 janvier dernier, Augustin Kabuya, son ancien collaborateur, a été promu à la tête du parti présidentiel. Mais des analystes redoutent des répercussions après ce départ précipité de M. Kabund.
Trésor Mutombo