« Takbir Allahou Akbar ! Takbir Allahou Akbar ! (Dieu est grand ! Dieu est grand en français) », lancent des fidèles musulmans, qui ont clôturé le mois sacré du Ramadan dans une bonne ambiance à Kinshasa, capitale congolaise.
Mercredi 10 avril. Ngiri-Ngiri, commune située dans le centre de Kinshasa. Mosquée de Zam-Zam bondée, prière, enseignement, cris de joie et chants, canons, pétards… Il est 7 heures passées d’une quarantaine de minute lorsque le Cheikh lance le sualat (la prière de l’Aïd el-fitr).
Joie des jeûneurs
Les jeûneurs se réunissent sur le tapis pour effectuer la dernière prière du Ramadan. Certains sont en famille ou en groupe, alors que d’autres sont seuls. Dans cette mosquée, les fidèles paraissent concentrer. Vêtu d’un qamis tout blanc, l’imam en chef débute l’enseignement qui dure une dizaine de minutes. Puis, la fête débute.
Des fidèles chantent, échangent, et prennent des photos. Pour la plupart, ils sont vêtus en qamis de diverses couleurs. Mohamed se convainc de sortir du Ramadan comme « une nouvelle créature ».
« Ce n’est pas du hasard. On doit être heureux pour la journée d’aujourd’hui, car Dieu a dit dans le Coran (livre sacré des musulmans), que tout jeûneur devra toujours être satisfait dans deux choses. Lorsqu’il mange donc aujourd’hui, parce que c’est la fête. C’est notre joie et de louer de Dieu », confie ce musulman à la vingtaine. Il fait partie de l’un des rares, qui n’est vêtu en qamis.
«Nous allons boire et manger»
La date de la rupture du jeûne marque également le premier jour du mois de Chawal. C’est le dixième mois du calendrier musulman qui suit ainsi celui du Ramadan. Les fidèles de la religion islamique du monde entier célèbrent cette journée. Ils organisent des fêtes dans des mosquées, madrasa ou encore leur domicile.
Pour Fatou, l’attente de la fin du Ramadan a été longue. « Lundi passé, on était dans le suspense. On ne savait pas exactement quel jour qu’on devrait ouvrir le jeûne, puisque certains parlent de mardi, tandis que d’autres le mercredi. On était dans la confusion. Là, tout le monde est heureux », souffle-t-elle dans sa voile, souriante. Sans doute, elle dit être prête pour fêter en famille. « Nous allons boire et manger », glisse Fatou, croisée à l’entrée de la mosquée et d’une fine voix.
« Je demande à Allah qu’il sauve les musulmans du monde entier. Tout celui qui est en vie pour faire le Ramadan, c’est une grâce. Beaucoup ont vu la mort. D’autres qui ont commencé ce mois, ne sont pas arrivés jusqu’à la fin pour des multiples raisons. Je remercie mon Dieu, puisque nous sommes arrivés », se réjouit l’Imam Radjabu.
Cette année, le ramadan a débuté le 11 mars. A Kinshasa, le jeûne s’était compliqué avec des soleils de plomb qui ont brillé sur la ville.
« Le monde entier, nos voisins et nos amis célèbrent cette grande journée. Ils nous souhaitent une bonne fête d’Eid Moubarak. Nous remercions notre Dieu qui nous a protégé et permis d’être en bon état pendant ce jeûne du ramadan », souffle M. Radjabu. Une façon de dire, c’est la fin du jeûne et d’un mois de privation…
Josaphat Mayi