Vendredi 14 avril, les opposants au président congolais Félix Tshisekedi et potentiels adversaires à la prochaine élection, ont signé une déclaration commune dans laquelle ils dénoncent, critiquent et passent au peigne fin la situation actuelle du pays qui, selon eux est critique. Une sortie qui ressemble à un début de front commun de l’opposition.
Dans cette déclaration, ces opposants au président congolais dénoncent « l’injustice, l’impunité, le népotisme et le tribalisme qui sont devenus un mode de gestion par excellence du pouvoir politique actuel ». En outre ces leaders de l’opposition déplorent la « dégradation dramatique de la situation sécuritaire, économique, sociale et politique du pays, causée essentiellement par le déficit chronique de leadership et de gouvernance des animateurs des institutions en place ».
La déclaration pointe également du doigt « l’insécurité généralisée qui règne sur l’ensemble du territoire national, traduite par les violences et les tueries dans le Grand Kivu et l’Ituri qui s’étendent maintenant sur les autres parties du pays, notamment dans le Haut-Katanga, le Maï-Ndombe, le Kwilu et la partie Est de Kinshasa ». Moïse Katumbi et ses pairs attribuent cette situation déplorable à la défaillance de l’État et la volonté de certains pays voisins qui cherchent à déstabiliser et balkaniser la RDC à leur profit.
Mis à part les problèmes généraux du pays qu’ils ont passé en revue, les opposants s’attaquent également à la fixation dont ils font face individuellement. Ils accusent le pouvoir « de plusieurs violations de la constitution, mais aussi d’instrumentaliser les institutions exécutive, parlementaire, judiciaire, fiscale et policière en vue d’écarter des candidats déclarés ou non à l’élection présidentielle notamment par des propositions de lois discriminatoires, de limiter leurs déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays ou de les priver des moyens de financement de leur campagne ».
Ils jugent la Commission électorale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle impartiales, et exigent leur recomposition et mettent en garde contre toute tentative de glissement.
Parmi les signataires, figurent notamment Martin Fayulu, candidat malheureux à la dernière présidentielle, Moïse Katumbi, ex gouverneur du Katanga autrefois partenaire du président Tshisekedi, mais aussi le député national Delly Sessanga, Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre sous l’ère Kabila. Ils prévoient d’être dans les rues de Kinshasa le 13 mai prochain, pour une marche de protestation contre les dérives du pouvoir.
Dinho Kazadi