En RDC, l’Ong African Wildlife Foundation (AWF) accompagne l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) dans la lutte contre le trafic international des espèces de la faune sauvage.
Comment participe-t-elle à cette lutte ? AWF confie, qu’elle a intégré les droits de l’homme dans le travail de conservation. Même si la gestion des Aires Protégées reste tout de même un grand défi en RDC, riche de neuf parcs nationaux et d’une soixantaine des domaines de la chasse et des réserves, gérées par l’ICCN.
Les droits de l’homme au centre
Conscient que très souvent, c’est de l’application de la loi que sont commises les infractions, des formations ont été organisées par AWF, notamment sur l’identification des espèces et autres produits de la faune et le respect et l’application des droits humains. Mais aussi, la rédaction des PV et les procédures des poursuites judiciaires, à l’intention des agents de l’application de la loi (dans nos deux paysages Bili-Uere et Maringa Lopori Wamba ainsi qu’à Matadi et Kinshasa) et des agents commis aux aéroports de Kinshasa et au port de Matadi.
« Nous avons aidé l’ICCN à mettre en place une unité d’OPJ à la direction générale pour l’effectivité des poursuites, au-delà du suivi des tribunaux que nous faisons pour s’assurer que les dossiers liés à la criminalité faunique aillent jusqu’au jugement et que les sentences exigées par la loi soient appliquées de façon proportionnelle aux infractions commises », rapporte AWF.
En septembre dernier, cette organisation africaine de droit américain a, au cours d’une cérémonie, remis des matériels de gestion de scène de crime à ses partenaires. C’était à l’issue d’une première phase de formation des agents sur la collecte d’éventuelles preuves consécutives à la commission d’une infraction sur la faune sauvage et dans la gestion et sécurisation d’une scène de crime sur la faune sauvage.
Ces kits ont été remis à la structure Juriste pour l’environnement au Congo (Jurec). Ces kits, notamment composés des gangs, des rubans, des appareils photo, des matériels chimiques de détectives pour pouvoir identifier un objet qui serait un spécimen d’une espèce protégée en trafic.
Mais, en RDC, les aires protégées ne sont pas à l’abri de l’insécurité, notamment dans la partie orientale, où des groupes armés sont actifs, ainsi que de l’exploitation illicite des ressources naturelles. Face à cette situation, AWF indique que « son approche globale répond à l’éventail des défis et des opportunités ». « Nous maintenons un engagement ferme en faveur des droits de l’homme : Soutenir l’application de la loi ; Investir dans l’infrastructure des zones protégées ; Développer des moyens de subsistance durables ; Créer des incitations pour des pratiques communautaires durables ; Surveillance de la faune et de la flore », détaille AWF.
Développement de communautés
Une approche appliquée au complexe d’aires protégées de Bili-Uere, s’étendant sur plus de 40 000 km, où AWF travaille en partenariat avec l’ICCN depuis 2016. Ce complexe abrite d’importantes populations de chimpanzés de l’Est et d’éléphants de forêt. D’après AWF, sa politique s’adresse aux peuples autochtones et aux communautés locales.
Une tâche qui ne paraît pas simple. Et, surtout, que les moyens de subsistance sont souvent liés à leurs terres et peuvent prospérer ou souffrir du fait de la conservation. AWF assure avoir intégré des écogardes dans la formation, mais aussi a sensibilisé des communautés. « Notre soutien technique et financier aux patrouilles conjointes dans les zones protégées de Bili-Uere a renforcé le sentiment de sécurité », se félicite-t-elle.
« Nous facilitons la formation à la construction de fourneaux qui brûlent moins de combustible et produisent moins de fumée, réduisant ainsi la pression sur un écosystème forestier fragile tout en responsabilisant les femmes locales », poursuit AWF, organisation dédiée à la protection de la vie sauvage et des terres en Afrique, fondée en 1961.
Le travail que Afican Wildlife Foundation s’inscrit dans la logique de celle des autres en soutien de l’ICCN pour garantir l’intégrité des aires protégées et faire maintenir la position que la RDC occupe au niveau mondial en tant que « pays solution » aux questions de réchauffement climatique. De plus en plus, le monde est invité à se joindre à la cause qui fait la une des grandes messes mondiales « la préservation des forêts et des services qu’elles fournissent ».
Trésor Mutombo