« Libérez Claver Nakebadio… ! », scande un groupe d’acteurs culturels de la essentiellement composé des journalistes, artistes, sous le son des tambours et des saxos. Ils sont vêtus pour la plupart en T-shirt blanc avec des écrits en rouge.
Ce mercredi 13 juillet, ils ont manifesté à la place des Evolués dans la commune de la Gombe à Kinshasa, capitale congolaise, pour réclamer la libération de leur homologue en détention depuis une dizaine de jours.
« Claver Nakebadio est arrêté depuis le 29 juin. Sa famille est restée sans nouvelle de lui depuis. Mais selon les informations en notre possession, il serait logé dans les locaux de l’agence nationale de Renseignement (ANR) », explique Paul Ngoie Le Perc, artiste ethnomusicologue.
D’après lui, il serait reproché à l’artiste, régisseur de scènes Nakebadio, d’avoir filmé le cortège du président congolais Félix Tshisekedi. « Ce qui n’est pas un délit. On aurait retrouvé des billets de francs rwandais et kényans dans son portefeuille, ce qui n’est pas aussi un délit. Claver est un Congolais de père et de mère et sa détention au-delà de 48 heures viole l’article 18 de la Constitution », ajoute-t-il.
Pour le journaliste et chroniqueur de la musique Jonathan Bilari, la place de M. Nakebadio n’est pas en prison. « Claver est un acteur majeur pour nos événements. C’est ce qui nous pousse aussi à porter notre voix pour dire ce qu’il représente et ce qu’il a toujours été pour les autres. Pour les organisateurs des grands événements artistiques, c’est un magnifique directeur artistique, un grand régisseur de tout le temps », souffle-t-il.
Pamela Kalimasi, proche de l’artiste, ne jure que par la libération sans condition de son ami. « Claver Nakebadio est un digne fils du pays, qui fait bien son travail. Quatorze jours en détention, c’est trop. Le fait de le trouver avec une devise étrangère n’est pas un sujet pour l’écrouer. Que justice soit faite à son sujet », confie-t-elle sur un ton lugubre.
D’après ce proche, Claver Nakebadio devrait se rendre à Toronto au Canada pour récupérer un trophée sur un film qu’il avait réalisé.
A la fois régisseur, scénographe et encadreur des artistes, ce jeune homme de trentaine révolue est porté disparu, depuis le 29 juin dans la capitale congolaise.
Selon le Collectif des artistes et des culturels (CAC), Claver Nakebadio serait arrêté par le service de sécurité non identifié pour avoir filmé le passage du cortège présidentiel. Et l’artiste serait reproché de filer le cortège du chef de l’Etat.
Joe Kashama