Lundi 6 décembre, Vital Kamerhe, ex-directeur de cabinet du président Tshisekedi, a obtenu une remise de liberté provisoire à la Cour de cassation. Après plus d’un an en détention, il a regagné son domicile le même jour dans la soirée. C’était sous des cris de joie et des acclamations de ses proches, qui l’attendaient. Mais sa remise en liberté provisoire suscite beaucoup de réactions.
Pour l’Union pour la nation congolaise (Unc), « il fallait que le pacificateur sort pour débloquer la machine politique ». Bibishe Ntibonera Nsimire, qui se réclame Kamerhiste, affirme qu’elle est « sans voix ».
« Dieu rétablit toujours l’innocent dans son droit. Nous avons toujours dit que le temps est notre meilleur allié. Nous étions à la cour d’appel et nous voici maintenant à la cour de cassation. C’est celle-ci corrige toutes les injustices subies par notre leader au cours du procès à la première instance. Nous attendons toujours ce que la cour de cassation va nous dire. En ce moment, nous célébrons d’abord sa liberté provisoire », a dit Bibishe Ntibonera Nsimire à Sahutiafrica.
« Même si c’est une situation de fait qui vient d’être confirmée, au moment où nous pouvons l’analyser et trouver que les raisons de la remise en liberté provisoire accordée à Vital Kamerhe sont conformes aux lois de la République, nous devons nous arrêter là en tant que républicain », a expliqué Me Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho).
Mais Georges Kapiamba, qui s’oppose à cette remise en liberté provisoire, dénonce un « scandale judiciaire ». « En accordant la liberté de provisoire à Vital Kamerhe, pourtant saisie comme juridiction de contrôle de conformité de la décision d’appel à la loi, la Cour de Cassation a créé un scandale judiciaire », a-t-il lâché dans un tweet.
« Si Vital Kamerhe sort de prison sans avoir purgé la peine conformément à la loi, alors la RDC est mal partie sous la présidence de Félix Tshisekedi. L’Etat de droit, la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publics deviennent des slogans creux et sans signification », a-t-il dit Noël Tshiani, candidat malheureux à la présidentielle de 2018.
Vital Kamerhe a été Condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics en 2020. Sa peine a été réduite à 13 ans à l’issue du procès en appel. Mais Vital Kamerhe, qui clame toujours son innocence, s’est allé en pourvoi à la Cour de cassation.
Asaph Mawonda