En fixant les élections du comité exécutif de la Fédération congolaise de football association (Fecofa) au 11 novembre, le Comité de normalisation (Conor) se lance dans une course contre la montre.
Devant un parterre de journalistes, Dieudonné Sambi, président du Conor, est clair. « Nous n’avons pas besoin de faire trop de bruits ou de communications. Nous avons un mandat assez court. Il va jusqu’au 30 novembre. Nous allons donc rester dans l’essentiel de notre mandat », dit-il.
«Les élections dans les meilleures conditions possibles avec l’inclusivité possible»
Les membres de la commission électorale et de recours ne seront pas nommés, mais élus lors de l’Assemblée générale de la Fecofa. Ils ne peuvent candidater lors des élections qui débuteront par les ligues à l’état actuel. Pourquoi ? « On n’a pas de choix. Il faut commencer quelque part », explique Me Guy Kabeya, vice-président et porte-parole du Conor. Même s’il assure que « les élections du Comité exécutif se feront avec des ligues rafraichies ».
« Ce qui est important ici pour nous, ce sont les élections dans les meilleures conditions possibles, avec l’inclusivité possible. La première mission du Conor est d’organiser les élections, pas se chamailler », déclare Me Kabeya.
Chronogramme réaliste
Nommée il y a dix jours par la Fifa, l’équipe de Dieudonné Sambi se sait attendu, ses décisions et actions seront scrutées, commentées et analysées. Sa mission principale est d’organiser les élections qui vont déboucher sur la succession de Constant Omari, qui a démissionné à la tête de la Fecofa, il y a plus d’un an. Les membres du Conor sont confiants, mais aussi conscients que c’est une mission difficile. Surtout lorsqu’on sait que ce comité n’aura que six mois pour tout faire. Est-ce un chronogramme réaliste ?
Oui, estime Jonathan Masiala, journaliste sportif congolais. Il dit ne pas craindre le risque d’avoir des élections bâclées. Même s’il nuance. « On pourrait tomber dans la prolongation du mandat du Conor, si on ne travaille pas ou on perd le temps dans les futilités ».
« Chaque étape de ce chronogramme doit respecter le temps imparti. On ne peut avoir les élections du Comex sans pourtant avoir celles de ligues. On ne peut pas avoir des élections au niveau de ligues sans qu’on ait élections de membres de la commission électorale et de recours. Cela fera en sorte qu’on n’ait pas des élections bâclées », analyse Jonathan Masiala.
Pour Me Guy Kabeya, c’est le principe de la démocratie qui prime. « Si les électeurs attitrés de ligue (ententes et clubs) et de la Fecofa élisent les mauvaises personnes, c’est la démocratie. Le Conor n’a pas de candidat. Ce n’est pas au Conor de dire tel candidat est bon ou mauvais. Ce n’est pas notre rôle. Nous mettons en place de processus pour arriver aux élections les meilleurs possibles conformément aux statuts, règlement FIFA et CAF, aux règles de bonne gouvernance et de mode de transparence », affirme-t-il, dissipant le malentendu.
Succession de contre-performances des sélections et des clubs congolais sur l’échiquier continental, arrêt à répétition du championnat national, forfaits des équipes d’âge et féminine… La période de l’après-Covid ne sourit pas vraiment au football congolais. Depuis, il navigue sur les eaux troubles, il sombre et peine à retrouver ne se serait-ce que son niveau d’il y a 5 ans.
Election très attendues
A la tête de la Fecofa, Constant Omari est certes parti. Mais derrière lui, il a laissé une fédération en perte de vitesse, fragile et minée par une crise de leadership, où vice-président et secrétaire général pouvaient se contredire devant les médias sur une décision. Surtout concernant la polémique sur le choix du stade devant abriter la rencontre entre les Léopards de la RDC et Mourabitounes de la Mauritanie dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires de la Can prévue en Côte d’Ivoire en 2024. Match remporté par la RDC à Lubumbashi. Score du match : 3-1. Depuis, les élections à la Fecofa sont très attendues.
« On espère que les choses vont aller de mieux en mieux pour le football congolais qui ne représente plus rien au niveau continental, s’il y a un nouveau comité élu. Les clubs n’atteignent le dernier carré de compétitions interclubs, l’équipe nationale de la RDC n’arrive pas à se qualifier pour la phase d’une Can à vingt-quatre équipes. Pour les éliminatoires de la Can 2023, nous sommes en mauvaise posture. Donc, on voit bien que le football congolais souffre », se convainc Jonathan Masiala.
Le train qui s’apprête à quitter la gare arrivera-t-il à destination à l’heure pile ?
Trésor Mutombo