Des danses. Des cris de joie. Toutes joyeuses, des femmes habitant le quartier Pakadjuma (réputé pour le commerce du sexe) dans la commune de Limete à Kinshasa, capitale congolaise ont reçu des brevets décernés par la fondation « Pakadjuma Résilience », le week-end dernier. C’était après une formation sur l’alphabétisation, l’éducation sexuelle et l’apprentissage professionnel.
« Je suis habituée à venir à Pakadjuma. Mon envie était d’amener ces femmes au-delà de la connotation que les gens ont sur elles. Nous avons commencé avec deux femmes et leur nombre est accru au-delà de soixante », a confié à Sahutiafrica Eliane Kibubu, coordinatrice de la fondation Pakadjuma Résilience. Elle souligne que ses ambitions ne vont s’arrêter qu’à la formation.
« Nous allons mettre en place des activités de microfinances afin de permettre aux femmes de cette contrée de se constituer des ressources de revenus pour assurer leur survie et celle de leur famille », a-t-elle ajouté.
Parmi les lauréates, Mari Feza, la quarantaine, se félicite de ce qu’elle est devenue après cette formation. « Depuis ma naissance, je n’étais pas en mesure de lire ni écrire. Mais aujourd’hui, j’en suis capable », a-t-elle relaté. Mme Feza porte des lunettes intellectuelles.
Habillée en pagne, Christine Loando peut maintenant comprendre la teneur des SMS qu’on lui envoie au téléphone, dit-elle. Elle compte se lancer dans les petits commerces pour subvenir aux besoins de sa famille.
« Pakadjuma n’est pas seulement un milieu où les femmes se prostituent. Il y a aussi des femmes au foyer. Maintenant, je me sens capable de prouver que Pakadjuma n’est pas seulement ce que l’on pense de nous », a-t-elle ajouté.
Pour Tina Salama, porte-parole adjointe du chef de l’Etat congolais, ces initiatives méritent d’être encouragées. « Même si je suis ici en tant que citoyenne, je veux faire un plaidoyer auprès du chef de l’Etat, pour que des écoles se construisent ici. La résilience est possible », a-t-elle indiqué.
A la même occasion, une autre structure dénommée Ekosimba (ça va marcher en français) a été lancée. Ce programme veut rendre les femmes capables de créer leur propre entreprise sans avoir recours au commerce du sexe avec des articles faits maison comme le parfum, des savons, etc.
Joe Kashama