Des tirs de sommation. Des pneus brûlés. Des vitres cassées. De jet de pierre. Quelques personnes interpellées. Une présence policière renforcée. Ce vendredi 22 octobre, la manifestation des agents de la Société congolaise des transports et des ports (Sctp) a été dispersée à coups de gaz lacrymogène. Ces agents, qui ont lancé un mouvement de grève depuis une semaine, réclament le paiement de quarante-cinq mois d’arriérés de salaires, la fermeture de ports illégaux. Mais aussi la créance de la société auprès de l’État.
« Les autorités de la ville étaient au courant de notre marche jusqu’à la Primature. Mais dans un état de droit, la police nous a réprimés sauvagement, au lieu d’encadrer la marche. Elle a enlevé le président de l’intersyndicale et certains agents », a confié Théo Kafis Mputu, secrétaire général de l’intersyndical, à Sahutiafrica.
Les agents ont envahi l’entrée du bâtiment administratif de la Scpt. Il y a un accrochage entre les éléments de la police et les manifestants, qui se sont livrés au jet de projectiles. La tension est forte. Mais le calme revient après que les agents de l’ordre cessent de tirer les gaz lacrymogènes. Les agents de la Scpt reprennent la manifestation tambour battant. Certains ont des rameaux en mains. D’autres brandissent des cartons.
« Nous ne demandons pas l’argent de l’État. Nous réclamons nos droits. Nous ne reprendrons nos services que, si le gouvernement répond à toutes nos revendications », a déclaré M. Mike, agent à la SCTP. Il confie être déçu du comportement des policiers.
« Nous réclamons aussi la fermeture des ports privés. Ces ports bloquent les activités de la SCTP. Le gouvernement doit traiter le dossier relatif à la créance de notre société sur l’État. Nos femmes se prostituent, nos enfants n’étudient plus faute des moyens », s’est désolé le secrétaire de l’intersyndical.
Pour M. Charles, « les instructions du chef de l’État ne sont pas appliquées par ses ministres ». Il appelle le président congolais à tout faire pour la fermeture des ports illégaux.
Depuis le lundi 18 octobre, les agents de la Sctp ont lancé des manifestations de protestation. Ils demandent l’implication du président congolais Félix Tshisekedi pour répondre à leurs revendications.
Joe Kashama