Lundi 24 mai 2021. 17H, heure locale à Goma, province du Nord-Kivu, est de la République Démocratique du Congo. On regarde de gauche à droite il n’y a que la lave fumante du volcan Nyiragongo.
A la tombée de la nuit, Noëlla, mère de famille, ne sait où aller avec ses enfants. Sa maison n’est plus qu’un amas de pierres fumantes. Tout ce qui lui reste après le passage du volcan.
« Je suis veuve et mère de 12 enfants. Mon mari m’avait laissé cette maison comme seul héritage. J’y ai installé deux boutiques et investi mes économies. C’est tout ce qui me restait pour survivre avec l’argent de location pour mes soins médicaux. C’était devenue pour moi comme un mari qui subvient aux besoins de sa famille. Mais avec le volcan, je ne reconnais plus ma parcelle. Tout est devenu pierres. Que vais-je devenir sans cette maison? raconte Noëlla, toujours en larmes.

Non loin, dans le quartier Buhene, près de Goma, Jean-Pierre, un autre habitant a tout perdu au passage des laves du volcan Nyiragongo dans son quartier. ’’J’ai travaillé dur pendant plusieurs années pour acheter ma parcelle de BUHENE. Je me suis battue, privé de tout loisir pour me construire une petite maison de rêve avec tous mes moyens. Après toutes ces années de sacrifice, tout vient de partir à fumée », se plaint Jean-Pierre. Devant ce qui reste de sa maison, Jean-Pierre est impuissant. Après avoir fui l’éruption du volcan Nyiragongo samedi 22 mai, il trouve sa maison consumée. Une partie continue à cramer devant lui. » Les mots me manquent conclut-il’’.
La solidarité locale s’organise. Certaines familles ont accueilli d’autres dans leurs maisons. D’autres par contre passent la nuit aux balcons des tiers dans différents à travers la ville de de Goma. Les secousses qui continuent jusque ce mardi 25 mai font encore peur aux populations. Les femmes et enfants sont exposés. Les bandits et badauds ont aussi profité de l’éruption du volcan pour voler et piller les maisons de ceux qui avaient fui le Nyiragongo.
Mapendo est une mère d’un enfant, issu du viol dont elle a été victime. Son bébé dans le dos, elle vient de perdre sa maison. ‘’ Je ne sais pas quoi faire, où aller avec mon enfant. Je n’ai pas de famille ici à Goma. J’ai été violée par des bandits armés. Après je suis tombée enceinte. J’ai traversé une vie horrible et un papa de bonne volonté m’a permis de rester dans sa parcelle à Kibati et m’a remis peu d’argent pour un petit commerce. Mais là tout est parti. Comment est-ce que je vais vivre avec cet enfant ? Chez qui irais-je mon Dieu ?’’, tente d’expliquer Mapendo, entre deux sanglots.
C’est la désolation dans plusieurs familles démunies qui se trouvent actuellement à Goma.
Reagan Kimbale