« Je quitte chez moi à Ngaba vers 5 heures du matin pour Kimwenza gare, en allant vers le Lac Ma Vallée, où je m’approvisionne auprès des paysans. À 8 h, je suis au marché avec mes bottes d’amarante à l’étalage. Qu’il pleuve ou que le soleil soit accablant j’y suis, pour attendre les clients. Je n’ai pas de choix », affirme Jocelyne, 20 ans, mère de deux enfants.
Cette femme s’accroche depuis deux ans maintenant à ce commerce d’amarante (Bitekuteku) au marché Badiadingi, commune de Mont Ngafula. Forte corpulence, bronzée, la commerçante n’a que cette activité comme source des revenus.
Née en 2001, Jocelyne arrête ses études en troisième secondaire faute de moyens. Face aux difficultés pour nourrir ses deux enfants dont les pères ont disparu, Jocelyne Kayembe décide de se lancer dans ce commerce pour subvenir aux besoins de ses enfants.
Elle vend les feuilles d’amarante, appelé communément bitekuteku en *lingala, l’une des langues nationales du pays la plus parlée à Kinshasa.
Jocelyne achète sa marchandise à 20.000 Francs congolais (Fc), l’équivalent de dix dollars américains. Elle revend une botte à 500 FC. « Mes bénéfices journaliers varient entre 5.000 Fc et 7.000 Fc. Nous faisons difficilement les bonnes ventes ces derniers temps à cause de la crise, explique-t-elle. Il y a deux ans j’atteignais 15.000 Fc de bénéfice la journée ».
Que fait-elle avec son argent
« Avec cet argent je nourris ma famille. Une fois au marché, c’est ma mère qui reste avec mes deux enfants. Je suis issue d’une famille de 4 enfants dont deux filles et deux garçons. Mes frères vivent en Angola depuis près de 3 ans maintenant. Ma petite sœur est élève en sixième secondaire » raconte la commerçante.
L’objectif de Jocelyne Kayembe « est d’atteindre une somme d’un million de francs congolais, cinq cents dollars à peu près ces jours-ci (500$). Cette somme me permettra d’aller vers le commerce des vêtements usagers qui paie mieux » confie-t-elle.
Junior IKA