Elle contribue à nourrir des centaines de famille avec ses produits. Souvent effacée derrière sa bassine avec ses légumes, Louise Mbudi, 65 ans, est mère de dix enfants, vendeuse de pondu (feuille de Manioc) au marché Kimwenza à Mont Ngafula, au triangle de la Cité verte.
Née à Kinshasa, Kimwenza, en 1956, Mama Louise Mbudi vend depuis 1978. Elle avait 22 ans. 13 ans avant le décès de son époux.
« Pondu ya vert yang’oyo, pondu yang’oyo, mupiku 1000 Fc, 1500 Fc… » Voici du bon pondu vert, la botte se vend à 1000 Francs congolais, crie la vendeuse. Elle veut attirer la clientèle.
Louise Mbudi est parmi les doyennes dans ce marché. « Ça va faire 48 ans que je vends. Pour nourrir mes orphelins de père. Mon mari m’a laissé avec dix enfants. Trois vivent encore avec moi. Faute de moyens, et comme je ne suis pas passée par le banc de l’école, je vends… », affirme la dame.
Atteinte de rhumatisme, elle n’a pas d’autres activités pour subvenir aux besoins de sa famille. « Je ne sais pas me rendre à Kimwenza gare à cause des douleurs que j’ai au niveau des jambes. Mes collègues achètent pour moi la marchandise. J’achète pour 50.000 francs voire 60.000 Fc par jour » a indiqué Louise Mbudi. « Je gagne autour de 10.000 Fc (5$) par jour. A force d’attendre les clients, je quitte le marché vers 18h. Ce qui fait que je ne sais pas rentrer à la maison, vue la distance. Souvent, je passe mes nuits chez une de mes sœurs dans le quartier en face du marché. Sans savoir si mes enfants ont eu de quoi manger… J’en ai des insomnies. Mais très tôt le matin je dois repartir au marché avec la marchandise de la veille. Je n’ai pas de choix » regrette-t-elle.
« Mes enfants n’étudient pas faute de moyens. Ceci a toujours été mon regret. Mais que voulez-vous, le temps sont durs », pleure Louise Mbudi.
« C’est par amour de mes enfants que j’exerce cette activité. A mon âge, je ne devrais pas travailler, mais bon ! qui pourra m’aider, je fonce », se console cette mère de famille.
Junior IKA