« Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est une forme d’intimidation pour nous empêcher d’aller vers les populations pour leur parler. Nous sortirons dans la rue demain », a déclaré Barthélémy Dias, opposant sénégalais et candidat à la mairie de Dakar, devant un parterre de journalistes sous les acclamations de ses sympathisants. M. Dias fait cette déclaration après qu’il a été de nouveau arrêté avant d’être relâché au bout de deux heures. L’opposant dénonce un complot pour « l’empêcher de battre campagne ».
Il indique qu’il a été interpellé sans un motif précis. « Barthélémy Dias ira battre campagne à ses risques et périls parce qu’il a été investi », a dit Barthélémy Dias, qui reste confiant de sa victoire au scrutin de janvier. Il affirme qu’il sortira de nouveau ce jeudi de son domicile à 10 heures « sans aucun cortège ». D’après cet opposant, « on ne peut pas accepter que le candidat de Benno Bokk Yakaar, camp au pouvoir, qui a eu une campagne sonorisée voile la loi, alors qu’on nous empêche de sortir sans cortège, sans caravane pour aller sensibiliser la population ».
Mercredi 17 novembre, Barthélémy Dias, maire de Mermoz-Sacré-Cœur, avait été interpellé à la sortie de son domicile, alors qu’il partait en petit cortège distribuer des tracts au Plateau, quartier d’affaires et des grandes institutions de Dakar, pour son meeting d’investiture prévu ce dimanche. Mais dans un communiqué, la préfecture de Dakar, sans référence à M. Diaz, rappelle que « les rassemblements publics sont soumis à l’obligation d’une déclaration préalable auprès de l’administration et que les contrevenants s’exposent à des sanctions ».
La semaine dernière, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur avait été arrêté avant d’être relâché à la suite des accrochages entre ses sympathisants et les forces de l’ordre sur le chemin du tribunal où il devait comparaître pour une affaire de 2011. Barthelemy Dias devait répondre en appel avec d’autres prévenus de la mort d’un homme abattu par balle dans un contexte de violence politique.
« Il y a des choses que personnes n’acceptera dans ce pays. La vérité est qu’on nous refuse de vivre en démocratie. La vérité est que ceux qui disent qu’ils n’ont pas peur, ils ont la peur au ventre. Ils ont peur de mettre certains leaders politiques en prison parce qu’ils savent que le jour où ils le feront, ils savent qu’ils prennent sur eux la responsabilité d’écourter leur mandat. Nous ne sommes pas là pour brûler ce pays. Nous sommes là pour pouvoir exercer le droit constitutionnel », a lâché Barthélémy Dias.
Raymond Nsimba et Trésor Mutombo