Des coups de grenades lacrymogènes. Des barricades des forces de l’ordre érigées. Des centaines de policiers en tenue anti-émeutes déployés. Le procès en appel de l’opposant sénégalais Barthélémy Dias, candidat à la mairie de Dakar, s’est ouvert sous tension à la Cour d’appel ce mercredi 10 novembre. Mais l’affaire est renvoyée au 1er décembre prochain à la demande du prévenu, qui souhaite comparaître en présence de son avocat. En première instance, M. Diaz a été condamné à 2 ans de prison, dont six mois ferme.
Barthélémy Diaz est inculpé pour la mort d’un homme abattu lors de l’assaut de sa mairie en 2011. Alors que l’opposant se rendait à la Cour d’appel avec Ousmane Sonko, les accrochages ont éclaté entre les éléments de la police et ses sympathisants. Ces derniers ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène. L’un de ses proches, qui affirme qu’un garde M. Diaz a été blessé par une projectile de la gendarmerie, confirme l’arrestation de trois leaders de l’opposition.
« Barthélemy Diaz, Ousmane Sonko et Malick Gackou ont été arrêtés. Les trois leaders sont actuellement en détention au camp Abadou Diassé », a confié Buur Guede, proche de Barthélémy Diaz, à Sahutiafrica.
La comparution de Barthélémy Dias pour cette affaire, qui date de 2011 fait redouter une escalade semblable à celle qu’avait déclenchée en mars le procès prévu d’Ousmane Sonko, opposant au président Macky Sall. Barthélémy Dias, qui dénonce un complot du pouvoir pour saboter sa candidature à la mairie de Dakar en janvier 2022 au nom d’une coalition d’opposition, a appelé ses sympathisants à la résistance.
Mais le camp présidentiel parle d’une « manipulation». D’après la majorité, la date de convocation était prévue et connue avant la déclaration de candidature de Barthélémy Dias. Elle affirme que cette convocation n’a donc rien à voir avec le processus électoral, a rapporté RFI.
Joe Kashama