L’élection d’Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence somalienne a mis fin à une longue période électorale amère. Le scrutin s’est produit au milieu d’une inflation galopante, d’une sécheresse mortelle qui a laissé près de 40% du pays affamé, selon l’Onu. M. Mohamoud, va-t-il pouvoir relever les défis sécuritaires, économiques et humanitaires de ce pays de la Corne de l’Afrique ?
Pour Bobby Mkangi, spécialiste des questions politiques de l’Afrique de l’Est, le nouveau président aura du fil à retordre et les défis ne suffisent pas à répondre aux attentes de la nation somalienne.
« Le pays, qui abrite environ plus de seize millions d’habitants, s’attend à ce que le président soit en mesure de tenir ses promesses de sécurité et de l’économie dans le pays. Rappelons-nous qu’il a été élu président entre 2012 avant de perdre en 2017. À cause de cela, il a de l’expérience au niveau du sommet de l’Etat », a-t-il confié à Sahutiafrica.
Lors de la campagne électorale, Hassan Sheikh Mohamoud a pu avouer et s’excuser pour les erreurs qu’il a commises lors de son premier mandat. Et lors de son investiture, il a appelé à l’unité, après plus d’un an de conflits politiques.
« Avec la majorité qu’il a aux deux chambres du Parlement somalien, il peut répondre aux exigences de la population somalienne. Je pense qu’il a appris de ses erreurs dans le passé, il sera capable de négocier avec ses collègues. Et pour faire passer des lois ou des amendements, il n’aura pas vraiment des contraintes politiques. Il a promis de mettre en œuvre son slogan, qui est Une Somalie pacifique, en paix avec le monde », a-t-il souligné.
« La question du terrorisme va de pair avec l’économie du pays. Il y a des jeunes qui sont plongés de chômage et cela leur pousse à intégrer des groupes comme Al-shebaab parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi », a-t-il indiqué.
Selon M. Mkangi, le président élu doit avoir une forte manœuvre sur la question des groupes armés, car cela n’émane pas singulièrement de son gouvernement. Mais aussi de l’an décision des alliés, comme les USA, l’Union africaine ainsi que l’Union européenne.
Lundi 16 mai, le chef d’Etat américain Joe Biden a annulé la décision de son prédécesseur Donald J. Trump de retirer la quasi-totalité des 700 soldats au sol qui y étaient stationnés en Somalie.
En outre, M. Biden a approuvé une demande du Pentagone d’autorisation permanente pour cibler une douzaine de dirigeants présumés d’Al Shabab, le groupe terroriste somalien affilié à Al-Qaïda, ont déclaré trois des responsables.
La Somalie souffre depuis des décennies de guerres civiles, d’une mauvaise gouvernance et du terrorisme. Le gouvernement central a été renforcé par les soldats de la paix de l’Union africaine et l’aide occidentale. Ce qui comprend des milliards Usd d’aide humanitaire et d’aide à la sécurité des USA, qui ont cherché à empêcher la Somalie de devenir un refuge pour les terroristes.
Ali Maliki