Ce samedi 9 juillet, les manifestants soudanais pro-démocratie ont célébré la fête musulmane du sacrifice dans les rues de Khartoum et sa banlieue, entre barricades et graffitis, pour protester contre le régime militaire en place.
La prière matinale pour l’Aïd al-Adha, qui marque la fin du pèlerinage à La Mecque (hajj) a commencé samedi dans les rues de la capitale et sa banlieue, les manifestants entamant leur deuxième semaine de protestation et de sit-in.
Un imam a emprunté le micro, habituellement utilisé pour scander des slogans de protestation, pour faire son sermon.
Les manifestants entendent poursuivre leur mouvement de protestation et forcer le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane à démissionner, ne croyant pas à ses récentes promesses de mettre en place à un gouvernement civil.
Pour Ibrahim al-Haj un manifestant interrogé samedi par l’AFP après la prière, le combat continue « peu importe ce qui se passe dans le pays ».
Et « nous n’oublierons pas nos martyrs (…) quoi qu’il arrive », a-t-il ajouté, tandis que des manifestants brandissaient des drapeaux avec les visages des manifestants tués dans la répression.
Les groupes pro-démocratie au Soudan ont annoncé jeudi former un « Conseil révolutionnaire » contre le général Abdel Fattah al-Burhane, refusant son offre de gouvernement civil.
Ce Conseil « va regrouper les forces révolutionnaires sous les ordres d’une direction unifiée », a expliqué Manal Siam, l’une des coordinatrices de cette coalition.
Le 25 octobre, M. Burhane a mené un coup d’Etat qui a fait dérailler la transition démocratique, déclenchant des manifestations quasi hebdomadaires et incitant les principaux donateurs internationaux à geler des financements indispensables dans un contexte de crise économique au Soudan.
Les protestations ont été ravivées le 30 juin, lorsque des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées et que neuf personnes ont été tuées, selon des médecins.
Au total, 114 personnes ont été tuées et des milliers blessées dans la répression des forces de sécurité contre les manifestants depuis le coup d’Etat d’octobre, selon la même source.
AFP/Sahutiafrica