« C’est désolant que l’autorité de régulation de médias et de l’audiovisuel estime qu’au sein des organes, qui sont sous sa tutelle, qu’il n’y a aucune compétence humaine et technique », a déclaré Alfred Ramadji, analyste politique tchadien. Alfred Ramadji dénonce la suspension des émissions interactives à caractère politique pendant de la campagne électorale du scrutin présidentiel du 11 avril. Cette décision a été annoncée, mardi 23 février par la Haute Autorité de Médias et de l’Audiovisuel (HAMA).
D’après l’analyste politique, la décision de la HAMA est cynique. Il affirme qu’elle contredit ces premières décisions, notamment sur le respect du principe d’équité, de pluralisme et d’équilibre de l’information par les médias publics et privés. La HAMA enfreint aussi la réglementation du temps d’antenne et d’espace rédactionnel dans les médias publics et privés pendant la campagne électorale de la présidentielle.
« C’est tellement affligeant. Il n’y a pas une décision plus cruelle en démocratie que de prendre des décisions liberticides. Il n’y a pas quelque chose de plus cruelle en démocratie que d’empêcher aux gens de s’exprimer librement. C’est ce qui est fondamentale et érigé même en principe du pouvoir dans la Constitution de notre pays », a-t-il indiqué à Arc-en-ciel, une station radio locale tchadienne.
« J’attends que toutes les corporations de médias réagissent et portent plainte pour contester cette décision devant la justice », a ajouté Alfred Ramadji.
Dans un communiqué publié par la HAMA, dont une copie est parvenue à Sahuti Africa ce jeudi 25 février, l’autorité de régulation du secteur audiovisuel a fait savoir que, « les médias publics et privés tchadiens ne disposent pas de ressources humaines et techniques qualifiées pour réaliser les émissions interactives à caractère politique durant la campagne électorale. La réalisation des émissions interactives durant la période de campagne électorale exige des moyens humains et techniques qualifiés pour prévenir tout départage de nature à provoquer des troubles à l’ordre public », rapporte ce communiqué.
Trésor Mutombo