Soupçonné d’avoir détourné des fonds de l’État, Marouan Mabrouk, riche chef d’entreprise tunisien, a été placé sous mandat de dépôt mardi 7 novembre.
Selon Mohamed Zaitouna, porte-parole du tribunal de Tunis, la plainte contre Mabrouk a été déposée par le procureur de la République chargé des contentieux de l’Etat.
« Mabrouk n’a pas été inculpé. On ne sait pas exactement combien d’argent Mabrouk est soupçonné d’avoir volé ni à quelles entreprises », indique le responsable judiciaire.
Marouan Mabrouk est un proche de Zine El Abidine Ben Ali, ancien président déchu lors de la révolution populaire en 2011. M. Mabrouk fait partie d’une famille influente ayant des intérêts commerciaux dans le commerce, la banque, les communications et les concessionnaires automobiles.
Il contrôle aussi une grande chaîne de supermarchés et possède des actions dans la banque BIAT, dans les télécommunications françaises Orange et dans une entreprise de biscuits. Marouan Mabrouk est l’un des rares proches de Ben Ali à ne pas avoir fui la Tunisie après 2011. Même, s’il a été critiqué pour avoir reçu le soutien et la protection des gouvernements successifs après 2011.
En Tunisie, le gouvernement est devenu propriétaire des entreprises lorsqu’il a saisi les biens de la famille de l’ancien président.
Le président Kaïs Saïed a créé l’année dernière un comité chargé de collecter l’argent des propriétaires d’entreprises impliqués dans des affaires de corruption financière. Il vise à réduire le déficit budgétaire de la Tunisie. M. Kaïs avait déclaré également que ces entrepreneurs devaient payer et que l’État ne renoncerait pas à ce qui lui était dû.
Josaphat Mayi