En Tunisie, au moins deux-cents boulangers-pâtissiers ont participé à un sit-in, lundi 07 août pour dénoncer la décision de l’État, privant les artisans de farine subventionnée.
« Nous faisons un sit-in parce qu’on nous interdit d’exercer notre activité ordinaire qui est la production de baguette », a dénoncé Mohamed Jamali, président du Groupement des boulangeries modernes. Il annonce d’autres sit-in dans les semaines à venir.
En fait, le pain est un sujet sensible et incontournable dans l’alimentation traditionnelle tunisienne. Une décision de l’État qui pose problème à plus de mille boulangeries qui sont inactives depuis près d’une semaine.
« Nous nous trouvons sans revenu, 1 500 boulangeries sont fermées, qui emploient 6 à 7 ouvriers chacune », a expliqué Abdelbeki Abdellawi. Selon lui, son inquiétude est que ces artisans puissent finir en « prison » par faute de payer leurs loyers et crédits.
À côté de la baguette subventionnée, comme produit d’appel, les boulangeries modernes proposent d’autres types de pain et des pâtisseries. En partie fabriqués à partir de farine subventionnée, ce qui leur permet de pratiquer des prix modérés.
Le 01 août dernier, le Ministère du Commerce a interdit à 1500 boulangeries modernes employant 18.000 salariés, d’acheter les farines subventionnées par l’État. Cette décision a été prise après les déclarations du président tunisien, Kaïs Saïed du 27 juillet dénonçant une spéculation sur la farine subventionnée.
« C’est fini, aujourd’hui pour ceux qui veulent vendre du pain non classé. Des mesures doivent être prises pour fournir du pain à tous les tunisiens », avait déclaré le chef de l’État tunisien dans une vidéo.
En 2011, après la révolution tunisienne, ces boulangeries, des magasins de commerce libre avaient été autorisées à acheter régulièrement certains quotas de farine subventionnée par l’État.
Josaphat Mayi