Après une nuit de garde à vue, Tahar Mezzi, secrétaire général adjoint et responsable du secteur privé du syndicat tunisien, vient d’être libéré ce vendredi 1er mars, selon l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
M. Mezzi avait été interpellé dans le cadre d’une affaire liée à son engagement syndical. Mais, l’intéressé a parlé d’une affaire « fabriquée ». Dans un communiqué, le puissant syndicat tunisien avait appelé à sa libération « immédiate » et à « l’abandon de ce dossier monté de toutes pièce qui vise à entraver le droit syndical », rejetant des accusations portées en son encontre.
Son arrestation était intervenue deux jours avant une vaste manifestation organisée par l’UGTT contre ce qu’elle appelle « la violation des droits syndicaux et la perturbation du dialogue social ».
L’UGTT, qui compte environ un million de membres, s’est montrée critique après l’arrestation de militants, d’hommes d’affaires et de journalistes depuis que le président Kais Saied a pris la plupart des pouvoirs en 2021 lors de la fermeture du Parlement. Une décision que l’opposition a qualifiée de coup d’État.
Depuis l’année dernière, la voix du syndicat, qui était largement considéré comme la plus grande force du pays, a été considérablement affaiblie après l’arrestation de certains de ses dirigeants. En fait, la police a arrêté au moins quatre hauts dirigeants syndicaux.
Certains partis politiques et militants ont accusé l’UGTT d’inaction, de se retirer de son rôle et de choisir le silence plutôt que d’affronter l’approche autoritaire du président M. Saïed.
Ce samedi, le syndicat, qui a déclaré qu’il ne va pas accepter les atteintes aux libertés et aux droits syndicaux, a appelé à une grande manifestation devant le bureau du Premier ministre. Ce sera une première manifestation depuis des mois.
Josaphat Mayi