En Afrique du Sud, les autorités sont accusées de négligence dans les conclusions d’une enquête sur un incendie qui a fait au moins 77 morts à Johannesburg l’année dernière.
Selon les enquêteurs, c’est de la négligence de permettre à un bâtiment de devenir un repaire d’armes, de meurtres, de drogues et de déchets combustibles. Le rapport indique « qu’aucun cas ne démontre suffisamment les conséquences du non-respect des obligations que la loi impose à une municipalité que le désastre de l’incendie ». Les autorités sont reprochées de ne pas avoir réussi à l’évacuer une fois qu’il a été détruit.
Ce rapport complet affirme que les juges ont déclaré que la ville reconnaît qu’elle n’a pas respecté les lois applicables.
En fait, Johannesburg est l’une des villes les plus inégalitaires au monde. Des banlieues verdoyantes et aisées abritant des maisons avec piscine privée côtoient des quartiers informels où la pauvreté et le chômage sont monnaie courante.
Ce document précise que le bâtiment était régulièrement le théâtre de coups de feu, de meurtres, de trafic sexuel d’adolescents et de trafic de drogue. Un suspect avait avoué avoir allumé le feu pour se débarrasser d’une victime de meurtre qu’il avait tuée alors qu’il prenait de la méthamphétamine en cristaux.
Cet incendie a mis en lumière les gangs qui s’emparent des bâtiments publics abandonnés pour les louer illégalement. De nombreuses victimes ont été si gravement brûlées qu’elles ont dû être identifiées grâce à des tests ADN.
Dans la foulée, l’Afrique du Sud avait ouvert une enquête en octobre dernier pour déterminer la responsabilité de l’incendie du 31 août dernier dans le centre délabré de son pôle commercial.
Si Panyaza Lesufi, premier ministre du Guateng, la province qui comprend Johannesburg, a promis de mettre rapidement en œuvre les recommandations du rapport, la presse locale informe que le pays avait toutefois déclaré, qu’il ne devait pas être tenue pour responsable, puisque le déclin du bâtiment a été facilité par le comportement illégal des habitants, les menaces proférées contre ses fonctionnaires et le détournement du bâtiment.
« S’il y a une chose qui me fait passer des nuits blanches, c’est bien l’état de Johannesburg au centre. C’est un acte d’accusation contre nous tous », a-t-il dit devant la presse.
Josaphat Mayi