Mercredi 14 août, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a appelé à des « mesures de redressement appropriées » pour la presse nationale, selon un communiqué du gouvernement, au lendemain d’une grève des médias qui estiment que la liberté de la presse « est menacée au Sénégal ».
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a appelé mercredi à des « mesures de redressement appropriées » de la presse nationale, selon un communiqué du gouvernement, au lendemain d’une grève des médias pour décrier les mesures fiscales et économiques attribuées à son gouvernement.
« Appelant à un dialogue rénové avec la presse nationale », le président Faye « a relevé que la situation générale de celle-ci mérite une attention particulière du gouvernement et des mesures de redressement appropriées », dit le communiqué publié après une réunion du gouvernement mercredi.
Le texte, sans précision sur ces mesures, ne mentionne pas la « journée sans presse » de mardi à l’initiative des patrons des médias sénégalais, dont le mot d’ordre a été largement suivi par les journaux, les radios et les télévisions.
Pour le gouvernement sénégalais, « une presse professionnelle, responsable et respectueuse de l’État de droit demeure un pilier majeur de la démocratie ».
Le président dit avoir « demandé au gouvernement, notamment au ministre de la Communication, de veiller à l’application intégrale du Code de la presse mais également au bon fonctionnement des entreprises de presse, dans un esprit permanent d’ouverture et de concertation en vue du respect des cahiers de charges signés », selon le communiqué.
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat), qui regroupe des éditeurs privés et publics, a jugé que la liberté de la presse « est menacée au Sénégal », dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale.
Il met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, notamment pour le « blocage des comptes bancaires » des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la « saisie de (leur) matériel de production », la « rupture unilatérale et illégale » des contrats publicitaires », et le « gel des paiements » du aux médias.
« L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias », estime-t-il.
Au Sénégal, le secteur des médias est confronté depuis longtemps à des difficultés économiques, les acteurs dénonçant des conditions de travail précaires. L’éditeur de deux quotidiens sportifs parmi les plus lus dans le pays, « Stades » et « Sunu Lamb », a suspendu leur parution fin juillet après plus de 20 ans de présence dans l’espace médiatique sénégalais à cause de difficultés économiques.
AFP/Sahutiafrica