Après avoir demandé une deuxième lecture de réforme constitutionnelle controversée adoptée fin mars, la présidence togolaise a annoncé un léger réaménagement du calendrier des élections législatives, censées se tenir le 20 avril.
« Le président de la République, attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif, a encouragé les députés à rester à l’écoute de tous les acteurs concernés, en vue de tenir compte de toutes les contributions tendant à enrichir notre Constitution », a rapporté le communiqué de la présidence.
Mais à quand une nouvelle date ? Gilbert Bawara, ministre togolais de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, affirme que « s’il devait y avoir un réaménagement, ce serait de quelques jours ou de quelques semaines au maximum ». Sans toutefois donner une date précise.
« Je crois que c’est la qualité du processus que le président de la République recherche. Il souhaite que cette réforme puisse bénéficier, à la fois, de la contribution et de points de toutes les parties prenantes et de tous les acteurs. Je ne vais pas anticiper sur le temps que cela prendra. Mais, je crois qu’en quelques jours ou semaines, il va être possible d’avoir des consultations et d’améliorer considérablement le projet de loi constitutionnelle votée il y a quelques jours par l’Assemblée », a déclaré Gilbert Bawara à RFI.
Mais dans l’opposition, cette décision passe mal. L’opposant Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, n’est pas surpris par ce nouveau report des élections législatives. Il s’oppose à la révision de la Constitution.
Pour lui, le président Gnassingbe cherche à gagner du temps, en demandant une seconde lecture à l’Assemblée. « Objectif, faire baisser la tension. Sauf que certains députés de son camp en profitent pour manifester leur mauvaise humeur en trainant les pieds. Tout le monde n’est pas enthousiaste sur ce projet dans le camp du pouvoir. Le régime a besoin de plus temps, et hop, on change à nouveau de date des élections », a-t-il écrit dans une publication sur le réseau social X.
Au Togo, l’opposition et le pouvoir se sont lancés dans un bras de fer depuis l’adoption d’une révision constitutionnelle qui instaure un régime parlementaire. Mais, les partis d’opposition et des groupes de la société civile accusent le président Faure Gnassingbé de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Ce texte crée aussi une fonction de « président du conseil des ministres ». Ce qui est une sorte de Premier ministre désigné par les députés et, qui aura en charge les fonctions régaliennes du pays. D’après le texte, il sera le chef du parti ou le chef de file de la coalition des partis majoritaires à l’issue des élections législatives.
Trésor Mutombo