Dimanche 20 février, l’Éthiopie a lancé la production de l’électricité du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, alors que le pays n’a toujours pas trouvé un compromis l’Égypte et le Soudan. Si l’Égypte craint que le remplissage unilatéral et l’exploitation du barrage n’aient un impact sur son approvisionnement en eau, le Soudan s’inquiète de la régulation des débits vers ses propres barrages. Mais aussi de leur sécurité.
Alors que les trois peinent à se mettre d’accord à propos du barrage du Nil, le Premier ministre éthiopien affirme qu’à partir de « maintenant rien n’arrêtera l’Éthiopie ». C’était après qu’Abiy Ahmed a lancé la production de l’électricité de ce barrage controversé. Selon Kifle Horo, chef de projet du barrage, « il faudra encore deux et demi à trois pour terminer le projet ».
« L’intérêt principal de l’Éthiopie est d’apporter la lumière à 60% de la population, qui souffre dans l’obscurité et pour économiser le travail de nos mères, qui portent du bois sur leur dos pour obtenir de l’énergie », a déclaré le Premier ministre éthiopien.
« Comme vous pouvez le voir, cette eau générera de l’énergie tout en coulant comme elle coulait auparavant vers le Soudan et l’Égypte, contrairement aux rumeurs, qui disent que le peuple et le gouvernement éthiopien bloquent l’eau pour affamer l’Égypte et le Soudan », a-t-il ajouté. Abiy Ahmed tente de rassurer ses voisins, Égypte et Soudan, hostiles à ce projet.
« Nous venons tout juste de commencer à produire de l’électricité, mais cela ne signifie pas que le projet est terminé », a précisé Kifle Horo, chef de projet du barrage. Il estime qu’il « faudra encore deux ans et demi à trois ans pour le terminer ».
Mais le ministère égyptien des Affaires étrangères a, dans un communiqué, accusé l’Éthiopie de « persister dans ses violations » d’un accord préliminaire signé entre les trois nations en 2015. Selon le Caire, cet accord interdit « à l’une des parties de prendre des mesures unilatérales dans l’utilisation de l’eau du fleuve ». Jusque-là, Khartoum, rongé par la crise politique, n’a pas encore réagi.
Dinho Kazadi