Jeudi 23 juin, le gouvernement éthiopien a appelé l’Union européenne (UE) à revoir sa récente position partiale en faveur du Caire concernant le méga-barrage éthiopien sur le Nil, source de contentieux avec les riverains du fleuve situés en aval, Egypte et Soudan.
« Le communiqué affirmant que la sécurité de l’approvisionnement en eau de l’Egypte était intouchable et qu’on ne pouvait y toucher est partiale en faveur d’une partie » et « inacceptable », a dit Dina Mufti, porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères à la presse locale.
Il estime que l’Union européenne devrait revoir cette position. « L’UE avait été observateur des négociations tripartites Ethiopie-Egypte-Soudan sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), situé sur le Nil-Bleu qui rejoint le Nil-Blanc à Khartoum pour former le Nil », a-t-il rappelé.
Il assure l’Ethiopie va poursuivre sa politique consistant à ne porter préjudice à aucun des pays riverains du Nil situés en aval du GERD et désirait travailler en coopération avec eux.
Lundi 20 juin, le Conseil d’association UE et Egypte ont souligné l’importance du Nil pour l’Egypte.
« Parvenir à un accord mutuellement acceptable et contraignant sur le remplissage et le fonctionnement du Gerd dès que possible est une priorité absolue pour l’Egypte et l’UE, afin de protéger la sécurité de l’approvisionnement en eau de l’Egypte et promouvoir la paix et la stabilité dans la région », a rapporté le communiqué.
Le Gerd suscite, depuis le lancement du projet en 2011, un contentieux avec le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources en eau.
L’Ethiopie a officiellement lancé en février la production d’électricité du Gerd, bien que Le Caire et Khartoum ait demandé à plusieurs reprises que cesse le remplissage du barrage en l’absence de solution négociée.
Le Gerd est présenté comme l’un des plus gros d’Afrique. Son objectif de production initiale de 6.500 mégawatts a été revu à la baisse à 5.000 MW, soit le double de la production actuelle de l’Ethiopie. Il doit être pleinement opérationnel en 2024.
AFP/Sahutiafrica