Le colonel Paul-Henri Damiba, contraint à la démission après son éviction par le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes, s’est exilé au Togo, voisin, ont annoncé les autorités togolaises ce lundi 3 octobre.
Lomé justifie son acte par « l’esprit de l’engagement du pays à la paix dans la sous-région ». Le colonel Damiba, qui n’avait pas abdiqué jusqu’à samedi, a finalement rendu son tablier après plusieurs des tractations sous médiations de chefs religieux, très influents au Burkina Faso.
Le capitaine Traoré a, dans une interview à RFI, confirmé la démission de l’ancien chef de la junte, qui a renversé le président Christian Kaboré il y a huit mois. Si l’histoire de Damiba à la présidence s’arrête là, M. Traoré affirme ne pas être intéressé par le pouvoir. Il dit assurer les affaires courantes avant la désignation d’un président de la transition à l’issue des assises des forces vives qui pourront se tenir avant la fin de la même.
Le capitaine Ibrahim Traoré tente aussi de rassurer sur le respect des engagements prises avec la Cédéao pour le retour à l’ordre constitutionnel. Une délégation de l’organisation ouest-africaine est attendue à Ouagadougou ce mardi.
Quant aux officiers supérieurs dans l’armée, le capitaine Ibrahim Traoré rassure qu’ils sont disposés à leur donner des conseils, à les appuyer, et à les soutenir. En outre il appelle ses compatriotes à ne pas se livrer à des actes de vandalisme faisant allusion à l’attaque contre l’ambassade de la France.
Après un week-end de confusion et de tension, la situation revient à la normale au Burkina Faso, théâtre de coup d’Etat en l’espace de huit mois sur fond de crise sécuritaire persistante causée par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Dinho Kazadi